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Le CDJ s'est prononcé sur la diffusion d'extraits sonores dans le cadre de la couverture du procès des meurtriers de Valentin Vermeesch

Le CDJ s'est prononcé sur la diffusion d'extraits sonores dans le cadre de la couverture du procès des meurtriers de Valentin Vermeesch
 
 

Le CDJ a constaté que Bel RTL avait, en diffusant les extraits sonores d’une vidéo filmant les sévices infligés à un jeune homme, porté atteinte à la dignité de la victime et fait intrusion dans la douleur de ses proches.

Le Conseil de déontologie journalistique s’est prononcé ce 13 novembre 2019 sur la diffusion dans le RTL Info de Bel RTL de plusieurs extraits sonores d’une vidéo des sévices infligés à Valentin Vermeesch, dont le procès d’assises des accusés était alors en cours.

Considérant que la diffusion intervenait en pleine actualité du procès, alors que l’émotion était toujours perceptible, le CDJ a estimé que la valeur informative apparente des extraits n’était pas telle qu’elle puisse justifier, en dépit de la qualité du travail journalistique produit et des nombreuses mesures prises par la rédaction pour encadrer leur diffusion, de passer outre les intérêts de la victime et la douleur de ses proches.

Le Conseil n’a pas retenu les autres griefs soulevés par les plaignants. Le Conseil de déontologie journalistique a constaté une faute déontologique dans cette séquence. Son avis peut être consulté ici.

L’avis rendu par le CDJ est complété par une opinion minoritaire exprimée par 4 membres du Conseil de Déontologie journalistique que voici :

"A l’inverse de la majorité, nous estimons que le choix rédactionnel et le traitement journalistique ont mis en avant l’apport informatif significatif des extraits sonores. Nous estimons dès lors que l’intrusion dans la douleur des proches de la victime et la diffusion d’informations attentatoires à la dignité humaine pouvaient se justifier au regard de l’intérêt général et que l’article 26 du Code de déontologie journalistique a dès lors été respecté. Nous considérons que les brefs extraits sonores permettaient de comprendre l’implication des accusés dans les faits que les comptes rendus d’audiences publiques ne permettaient pas d’évoquer avec la même force et précision, mais plus encore seul le son nous est apparu de nature à révéler la « médiocrité de l’horreur », soit l’engrenage des événements et la manière dont la soirée avait dégénéré. La simple retranscription écrite de cette séquence ne permet pas de rendre compte du sentiment que ce type de drames peut arriver plus vite qu’on pourrait le penser. Nous estimons par ailleurs que les extraits sobrement sélectionnés, sans mettre en avant de détails inutilement scabreux et pertinemment mis à distance par le commentaire, précédés d’une mise en garde et suivis d’un décryptage, veillaient autant que possible à respecter la dignité de la victime et à limiter l’intrusion dans la douleur des proches. Dans cette affaire délicate, nous comprenons que d’autres rédactions aient fait le choix de ne pas diffuser ces extraits mais, dans le présent cas, compte tenu des réflexions et précautions déployées par le média, nous pensons que le choix contraire n’est pas fautif au regard de la déontologie journalistique".


 

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