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Le baromètre corona déjà contesté? "Les mesures sont décalées par rapport à la réalité actuelle"

 
 

Un nouveau comité de concertation consacré à la pandémie de Covid-19 se tient aujourd'hui à 13h au palais d'Egmont à Bruxelles. Celui-ci sera consacré à la stratégie "long terme" de lutte contre le coronavirus. Le baromètre corona sera le point principal à l'ordre du jour de cette nouvelle réunion entre le gouvernement fédéral et les ministres-présidents des entités fédérées. Il doit permettre une certaine prévisibilité dans la politique de lutte contre le coronavirus.

Alors que ce baromètre est déjà contesté par la culture, certains s'interrogent sur l'efficacité d'un tel outil à ce stade de la pandémie. Nathan Clumeck, professeur émérite de l’ULB, spécialiste des maladies infectieuses, était l'invité du 7h50 sur Bel RTL. Selon lui, le baromètre arrive un peu tard. "Je pense que l’idée était bonne. A l’époque, on ne savait pas trop quoi faire, on était face à une vague sans vaccin. Aujourd’hui, le baromètre arrive, et on a Omicron donc on a beaucoup de différences par rapport à avant. Je crois ce baromètre va être assez contesté", réagit-il au micro de Fabrice Grosfilley. "Il arrive plutôt en retard. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas prendre des mesures mais de ce que j’ai entendu, peut-être que les mesures sont décalées par rapport à la réalité actuelle", poursuit-il.

Vous n’avez pas le même risque si vous roulez à 130 km/h ou si vous roulez à 30km/h

Selon cet expert, la situation a changé avec l'arrivé du variant Omicron. "Tout le monde risque d’être infecté par Omicron, qu’on soit vacciné ou pas. D’autant plus qu’il y a une augmentation des cas en nombre d’infections mais on voit bien que les personnes en soins intensifs diminuent. Comment est-ce qu’on va faire le baromètre ? Sur quoi ? Est-ce qu’on va le baser sur le nombre de cas en soins intensifs ou le nombre de contaminations ? En plus ça dépend des jauges. Il y a toujours une jauge au niveau de la culture qui est contestée. Elle est contestable. Je crois que la jauge au niveau de la culture est tout à fait contestable. Le fétichisme du chiffre 200, je ne sais pas s’il est gardé dans le baromètre mais ça n’a pas de sens", rétorque-t-il.

Devrait-on arrêter de travailler avec des jauges ? "On doit travailler avec quelque chose que tout le monde comprend, basé sur des faits scientifiques. Ce que tout le monde comprend c’est le risque. Quand on parle de risque, c’est le risque relatif. Vous n’avez pas le même risque si vous roulez à 130 km/h ou si vous roulez à 30km/h. Le risque relatif doit être défini pour chaque activité. Ce qui est important, c’est que les gens de terrain ont défini ce risque relatif. Quand on discute avec les gens de la culture, ils comprennent bien que ce n’est pas le même risque dans une boite de nuit qu’à l’opéra. Donc les mesures doivent être proportionnées. Le risque relatif avec mesures proportionnées, c’est quelque chose que tout le monde comprend. Actuellement, ils ne comprennent pas donc ils n’adhèrent pas", conclut Nathan Clumeck.


 

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