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La rentrée des maternelles: thermomètre sur le front à l'entrée pour les enfants dans cette école de Gembloux

  • Les écoles se sont organisées pour la reprise des maternelles

  • Reprise des maternelles : "les préavis de grèves sèment du chaos supplémentaire"

 
 
 

Alors que les chiffres de l'épidémie sont devenus extrêmement bas par rapport à ceux d'il y a un mois ou deux, le déconfinement en Belgique se poursuit avec, ce matin du mardi 2 juin, la réouverture des écoles maternelles.

Notre journaliste Gautier Falque suit Héloïse, une petite fille de 3 ans et demi et sa maman qui habitent Assesse, en province de Namur. Elle retrouve sa classe de 1ère maternelle ce matin. "Le réveil était un petit peu compliqué, mais elle est contente de retourner à l’école", a confié son papa. "Cela va lui faire du bien et ça va nous faire du bien. Il faut reprendre du rythme et quelques habitudes, mais ça va aller."

Mon enfant de 4 ans n'ira pas à l'école

D'autres parents sont en revanche sceptiques par rapport à cette rentrée. Une maman de 4 enfants, qui a contacté notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous, indique que, si pour les plus grands, en primaires et secondaires, elle n'exclut pas un retour à l'école, par contre elle refuse pour son petit de maternelle. "L’école de mes enfants est une très grande école. Avec les maternelles et les primaires, il y a 850 élèves. Je ne suis donc pas très enthousiaste de les voir dans la cour de récréation", explique-t-elle. "Au moins, les grands connaissent les gestes barrières, mais mon enfant de 4 ans, qui est en maternelles, ne connaît rien. Ce sera non pour moi, catégoriquement."

La cour de récré de l'école de Lonzée divisée en 5 zones

Notre journaliste Christophe Clément s’est rendu à l'école libre de Lonzée, en province de Namur, où il a rencontré Madame Flore, qui retrouve ses élèves. Elle est contente de reprendre le chemin de l’école, même s’il y a une appréhension, notamment par rapport au risque de contamination envers des proches ou envers des grands-parents d’enfants. Elle pense également aborder la question de l'épidémie avec ses élèves. "Je vais aussi voir comment les enfants vont amener les choses, écouter leurs sentiments. On n’a pas le choix, il faut parler, mettre des mots sur ça. Le principal a certainement déjà été fait à la maison, mais je crois que c’est notre devoir d’en parler avec eux", a-t-elle confié. "C’est tout à fait normal d’appréhender cette rentrée. On se pose des questions. On a des doutes sur certains événements qui pourraient se passer aujourd’hui, mais on est confiant. De toute façon, c’est notre métier et on devrait pouvoir y arriver de manière très sereine."

Au sein des classes, pas vraiment de règles précises à respecter. Le port du masque et le respect des distances de sécurité ne sont pas exigés. Dans cette école, la cour de récréation a été divisée en 5 zones différentes. Chacune porte une couleur et ces zones correspondent à une bulle de contact de chaque classe. Ces zones doivent être respectées par les enfants. Le directeur de l’établissement a sondé les parents avant cette rentrée un peu particulière et les a interrogés sur leur souhait de remettre leurs enfants. 73 parents ont déjà annoncé qu’ils remettraient leur enfant en maternelles dès ce mardi.


 
 
Lavage des mains et prise de la température à l'entrée de l'école de Lonzée

Combien d'écoles maternelles vont-elles rouvrir ?

On estime que 40% des établissements du réseau officiel devraient ouvrir aujourd’hui. En Flandre, ce sera deux écoles sur trois.

Cette rentrée se fera de manière étalée, notamment pour des raisons d’organisation. Certaines écoles ont reporté l’ouverture à lundi prochain (en même temps que les primaires).

Selon les projections des différents réseaux : 60% des enfants des écoles de l’officiel seraient de retour en classe maternelle aujourd’hui ou dans les prochains jours. Et entre 30 et 40% des enfants dans le réseau catholique.

En principe, les directions d’école ont pris contact avec les parents d’élève, pour leur indiquer quel serait le jour de rentrée effectif de leur enfant. Malgré cette précaution, certains parents ne sont pas à l’abri d’une mauvaise surprise de dernière minute ce matin : le syndicat socialiste CGSP a en effet déposé un préavis de grève. Les enseignant affiliés sont donc couverts, s’ils décident de ne pas revenir à l’école.

Syndicats mécontents

Pour justifier cette rentrée, le gouvernement fédéral et les ministres-présidents des Communautés ont invoqué l'évolution favorable de la pandémie depuis l'amorce du déconfinement le 4 mai, une meilleure connaissance de la maladie ainsi qu'un appel lancé le 19 mai par 269 pédiatres à une réouverture plus large des écoles pour préserver le bien-être mental et social des enfants.

La décision, prise en soirée la semaine dernière, avait sonné comme un coup de tonnerre auprès de nombreuses directions d'école qui avaient dû déployer d'importants efforts pour permettre, dès le 18 mai et sous des conditions strictes, un retour très partiel dans certaines années primaires et secondaires, les écoles maternelles restant à cette époque fermées.

Face à ces décisions "non-concertées", la CGSP-Enseignement avait annoncé le dépôt d'un préavis couvrant toute action de ses affiliés du 2 au 5 juin.

Le syndicat socialiste avait réclamé par ailleurs de la ministre francophone de l'Education, Caroline Désir, le report de la reprise des cours au 8 juin au plus tôt.

Dans la foulée, le SLFP et la CSC-Enseignement avaient également dénoncé des mesures prises hâtivement et sans concertation et avaient à leur tour sollicité un report de la reprise des cours. Samedi, les syndicats ont rencontré la ministre qui a répondu à leurs questions. Ils n'ont pas communiqué à l'issue de la réunion. Mme Désir a envoyé un communiqué qui évoque un "climat constructif" mais a confirmé les dates des 2 et 8 juin, en rappelant qu'il s'agit des jours "à partir" desquels ces rentrées se feraient.


 

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