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La réforme dans l'enseignement fait grincer des dents: "C'est une réelle catastrophe"

 
 

La réforme des titres et fonctions dans l'enseignement fait grincer beaucoup de dents. De nombreux professeurs qui donnaient cours sans en posséder le titre n'ont plus le droit de le faire. Et il est difficile pour les directeurs d'école de procéder aux remplacements.

Plusieurs témoignages d'enseignants désabusés nous sont parvenus ces dernières semaines. "Je pense qu'il est temps d'aborder la réforme des titres et fonctions qui touchent un grand nombre d'enseignants de toute la Fédération Wallonie-Bruxelles. Un grand nombre d'enseignants qui donnent cours depuis plusieurs années ont perdu leur emploi. C'est une réelle catastrophe", nous indiquait ainsi Audrey via notre bouton orange Alertez-nous.

"J'étais dans l'enseignement depuis octobre 2009. J'ai eu, pendant ces 7 ans, 7 contrats à durée déterminée, ce qui est interdit dans le privé ! J'ai appris le 29 août par mail à 21h que je serais sans emploi à la rentrée. Et il y a des centaines de cas comme le mien", dénonçait pour sa part Patricia.

Les enseignants qui ont perdu leur poste au 1er septembre sont ceux qui n'ont pas presté suffisamment d'heures l'an dernier. "Je ne peux plus donner des fonctions qui sont différentes de mon diplôme d'origine. Donc je ne peux plus donner autre chose que du français langue étrangère dans mon cas", a expliqué Jérémy Van de Velde, professeur.


Les règles pourront être assouplies "en cas de besoin"

Jusqu'à présent, un directeur d'école jouissait d'une certaine liberté pour recruter un professeur. Désormais, la priorité est donnée à l'enseignant qui dispose du diplôme requis. Les directeurs redoutent un situation ingérable dans les mois qui viennent. "Si un professeur, par exemple, donnant le cours de français, d'étude du milieu et de religion, s'il venait à tomber malade pendant l'année, je ne pourrais pas le remplacer par un candidat, mais par plusieurs liés pour chacun à un cours", a confié Daniel Lefèvre, directeur de l'enseignement secondaire de l'institut Saint-Louis.

Désormais, pour recruter, les directeurs doivent suivre une procédure et vérifier si les professeurs au titre requis sont disponibles. "Ca risque de prendre beaucoup plus de temps et pour des intérims relativement courts, les élèves vont rester sans professeur peut-être deux ou trois jours avant que l'on ne puisse régler la situation", a ajouté Daniel Lefèvre.

Cette réforme vise à harmoniser les pratiques à garantir plus d'équité entre professeurs et à améliorer l'enseignement. La ministre compétente promet d'assouplir les règles en cas de besoin.


 

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