En ce moment
 
 

Retour sur cette journée de manifestation nationale: un succès de foule pour les syndicats, terni par une poignée de casseurs (vidéos)

  • 60.000 manifestants ont défilé à Bruxelles contre les mesures du gouvernement

  • Manifestation nationale: attaques virulentes des syndicats contre le gouvernement

  • Manifestation nationale: perturbations dans les transports en commun bruxellois

  • Manifestation nationale: violents incidents en fin de manifestation

  • Manifestation nationale: des navettes privées mise en place pour les étudiants liégeois

 
 
 

Environ 60.000 personnes ont pris part à la manifestation nationale organisée en front commun syndical mardi à Bruxelles. Les militants syndicaux, issus de tous les secteurs et tout le pays, composaient bien entendu l'essentiel du cortège. Mais partis politiques et associations étaient également représentés, eux aussi principalement pour faire part de leur opposition aux projets du gouvernement fédéral sur la flexibilisation du travail. L'ambiance était plutôt bon enfant, jusqu'à ce qu'une poignée de casseurs provoque le déploiement d'un impressionnant dispositif policier à côté de la gare du Midi.


Des incidents alors que la manifestation touchait à sa fin

La manifestation touchait à sa fin. Le cortège avait quitté la gare du Nord à partir de 11h00 et rejoint la gare du Midi deux heures plus tard, comme prévu. Mais, alors que les derniers discours étaient prononcés, une dizaine de casseurs ont fait irruption dans le but manifeste de provoquer les agents de police. Le commissaire Pierre Vandersmissen a été assommé d'un coup de poing. La police a réagi en déployant un important dispositif autour de l'Esplanade de l'Europe, repoussant les fauteurs de troubles notamment à l'aide de canons à eau. Parfois masqués, la plupart des casseurs, dont de jeunes adolescents, n'étaient pas habillés aux couleurs des syndicats. Pendant plus d'une heure, ils ont jeté pétards, bouteilles, canettes et tout ce qui leur passait sous la main sur les forces de l'ordre. Une centaine de manifestants et de badauds observaient le face-à-face tendu.


Retour à la normale vers 15h

Vers 15h00, la situation a fini par se calmer. Des policiers présents en première ligne ont retiré leur casque sous les applaudissements, pour montrer qu'ils ne souhaitaient pas employer la violence. Au total, la police a procédé à 21 arrestations administratives et deux arrestations judiciaires, selon la zone de police de Bruxelles-Capitale Ixelles. Quatre manifestants et le commissaire Pierre Vandersmissen ont été transportés à l'hôpital. La Croix-Rouge a également pris en charge 16 personnes et trois agents de police. Des panneaux publicitaires ont été brisés, outre quelques tags le long du parcours, sur le SPF Finances et le bâtiment de l'Onem.


Mis à part les débordements, un succès

Mis à part ces débordements, la manifestation peut être considérée comme un succès pour les syndicats. CSC, FGTB et CGSLB sont parvenues à mobiliser environ 60.000 personnes, selon les chiffres communiqués tant par ces trois syndicats que par la police. La précédente manifestation nationale, le 7 octobre dernier, avait rassemblé plus de 80.000 personnes. Mais ce mardi, on en attendait environ 50.000. Les syndicats craignaient que les attentats de Paris et Bruxelles découragent les militants. Tous les secteurs professionnels étaient représentés dans le cortège, depuis les services publics aux métallos en passant par les enseignants. "Non à la semaine des 45 heures", "Pas touche à nos pensions", "Le gouvernement Michel, vous êtes le maillon faible, c'est notre dernier mot", pouvait-on lire parmi les nombreuses pancartes brandies par les manifestants.


"Le travailleur seul face à l'employeur"

"Toutes les mesures de Kris Peeters (ministre fédéral de l'Emploi, ndlr) sont déjà possibles actuellement, mais le gouvernement souhaite les rendre obligatoires et les soustraire à la concertation. Cela place le travailleur seul face à l'employeur. Il sera alors incapable de se faire entendre"
, a déclaré Marc Goblet, secrétaire fédéral de la FGTB, lors des discours à l'issue de la manifestation. "Nous demandons une vraie concertation sociale équitable", a embrayé Olivier Valentin pour la CGSLB. "Les syndicats ont aussi une légitimité démocratique. Ils représentent 3,5 millions d'hommes et de femmes en Belgique. Et, oui, il y a des dossiers qu'ils maîtrisent mieux que le gouvernement."

Vingt milliards d'euros s'envolent chaque année à cause de la fraude fiscale, tandis que 6 milliards sont récupérés par la lutte contre cette fraude, a ensuite exposé Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC. "En un peu plus d'un an, 31.000 personnes ont été exclues des allocations d'insertion. Nous réclamons un impôt sur les fortunes et des mesures gouvernementales qui font sens pour la population."


De nombreux mandataires politiques sur place

De nombreux mandataires politiques PS, PTB et Ecolo ont également marché aux côtés des syndicats. "Il est évident que le PS, en tant que plus grand parti de l'opposition fédérale, est présent à cette manifestation nationale contre la politique anti-sociale du gouvernement MR- N-VA", a justifié Elio Di Rupo, le président du PS, sur sa page Facebook. "La loi sur l'emploi du ministre de l'emploi Kris Peeters montre comment le gouvernement Michel instaure une ultra-flexibilisation du travail au seul profit des employeurs, au détriment des droits les plus fondamentaux des travailleurs", a-t-il ajouté.


"Il faut arrêter de détricoter ce qui protège les plus faibles"

"Nous faisons le constat partagé d'une société qui se clive. Il faut certes moderniser les règles sur le travail. Mais ce qui manque, ce sont des projets, un horizon positif. Qu'est-ce qui peut nous donner à penser que demain sera mieux qu'aujourd'hui? Il faut arrêter de détricoter ce qui protège les plus faibles", a affirmé sur place à l'agence Belga le co-président d'Ecolo, Patrick Dupriez. "On a raison de se battre pour le service public. On ne va rien lâcher", scandait en même temps le porte-parole du PTB, Raoul Hedebouw, depuis la tente du parti érigée le long du parcours. "Nous voulons le retrait de la loi Peeters. Qu'on permette aux gens de souffler!", a-t-il ensuite indiqué à l'agence Belga. "Je me réjouis de voir ici beaucoup de camarades néerlandophones et de la diversité."

Enfin, plusieurs associations étaient représentées, dont Tout autre chose et son homologue flamand, le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, la Fédération des étudiants francophones, Quinoa, Solidarité mondiale ou encore Vie féminine.


 

Vos commentaires