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La justice veut bloquer les radars tronçons en Wallonie: "Ils doivent fonctionner de manière intelligente"

  • La justice veut bloquer les radars tronçons en Wallonie

  • "Il ne faut pas retarder la mise en service" des radars tronçons

 
 
 

Le collège des procureurs généraux a écrit à la ministre wallonne en charge de la Sécurité routière, Valérie De Bue, pour demander un report de la mise en service des sites déjà équipés de radars tronçons par la police fédérale sur les autoroutes de Wallonie, rapportent les titres Sudpresse ce jeudi. Ils redoutent que les parquets locaux n'aient pas la capacité d'absorption des poursuites à traiter.

"À Namur, nous avons une taille moyenne pour un nombre élevé d'excès de vitesse"

Sept installations viennent d'être certifiées, confirmant que le radar mesure correctement les vitesses et donc permet de sanctionner. La police locale et la justice doivent ratifier un protocole d'accord quant à l'utilisation de l'appareil.

Mais Vincent Macq, le procureur du Roi de Namur, signale ne pas être en mesure de signer ce document en l'état. Il déplore que la Région n'ait pas une politique concertée quant aux implantations: "Le Service public de Wallonie place ses radars sans tenir compte des capacités d'absorption des parquets locaux. À Namur, nous avons une taille moyenne pour un nombre élevé d'excès de vitesse. Nous n'avons pas les capacités de Liège".

L'objectif est de retarder la mise en service jusqu'en septembre-octobre

Le procureur redoute que ses services ne puissent faire face à cet accroissement de la charge de travail: "Je préfère que l'on flashe un peu moins mais que nous ayons les moyens de poursuivre tous les contrevenants. Sinon, ce sera un mauvais message envoyé. Les radars doivent fonctionner de manière intelligente".

Vincent Macq a sensibilisé ses collègues à la problématique. Le dossier a été repris par le procureur général de Mons pour l'élargir à l'ensemble de la Wallonie. Un courrier a été envoyé à la ministre De Bue. L'objectif est de retarder la mise en service jusqu'en septembre-octobre.

La ministre "étonnée"

En fin de matinée, la ministre a affirmé avoir pris connaissance "avec étonnement" des déclarations du procureur du Roi de Namur."Les déclarations de ce jour du procureur du Roi de Namur représentent un mauvais signal en matière de sécurité routière d'autant que les radars tronçons ont des effets bénéfiques sur les comportements des usagers de la route", a-t-elle affirmé dans un communiqué.

"Le plan de déploiement des nouveaux radars en Wallonie est connu de la justice depuis plusieurs années. Plusieurs réunions de concertation ont eu lieu", a ajouté Valérie De Bue. La ministre assure avoir conscience des difficultés de la justice à faire face au flux que le déploiement de nouveaux radars ainsi que des radars tronçons vont engendrer et "le regretter".

"Il ne faut pas retarder la mise en service, a-t-elle encore expliqué au micro de RTL INFO. Tout est prêt. Ils sont certifiés. La Région wallonne a fait sa part de travail en déployant son plan et maintenant, à la justice de faire son travail. Il est important qu'on puisse véritablement exercer ces contrôles qui sont indispensables pour la sécurité routière en Wallonie (...) Je peux comprendre les préoccupations de la justice mais justement, en poursuivant le travail et en préparant l'automatisation des amendes et leur perception, on peut véritablement soulager le travail de la justice. Donc on a tout à fait intérêt à travailler ensemble pour aller dans ce sens-là."

Mise en place d'un système automatisé d'amendes administratives 

C'est pourquoi, afin de soulager les parquets, la Région et les procureurs généraux ont souhaité la mise en place d'un système automatisé d'amendes administratives pour les infractions les moins graves. Un décret en ce sens a été adopté au parlement le 4 avril 2019, explique Mme De Bue. Elle ajoute travailler en concertation notamment avec le collège des procureurs généraux, à la mise en œuvre de ce système d'amendes administratives.

Selon la ministre, une nouvelle réunion avec le collège des procureurs généraux est prévue lundi prochain à son cabinet. 


 

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