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La justice dénonce le manque d'enquêteurs au sein de la police: "Ce n'est pas sain dans un pays démocratique"

 
 

Nos juges d’instruction sont inquiets. Ils dénoncent un manque d’enquêteurs disponibles au sein de la police. Conséquence : certains dossiers sont négligés… voire abandonnés. Les juges d’instruction estiment qu’ils n’ont plus un contrôle complet sur la justice.

Dans le système judiciaire, le juge d’instruction, c’est celui qui décide d’enquêter dans un dossier. Sauf que depuis quelques temps, cela ne fonctionne plus vraiment comme ça. Les enquêteurs ne sont plus assez nombreux pour répondre à ces demandes. Philippe Van Linthout, co-président de l'association des juges d'instruction explique la voie sans issue dans laquelle se retrouve bien des fois la justice: "La police peut nous dire: "On n'a pas assez de capacité. Vous devez nous attendre ou s'il n'y a pas moyen d'attendre, vous devez clôturer l'affaire et cela, ce n'est pas sain dans une situation démocratique où normalement le juge devrait dire: Non, on va le faire et on va le faire tout de suite."

Avec forcément des conséquences difficiles pour les victimes de ces dossiers bâclés.

"Il y a encore plein d'autres affaires qui sont importantes pour les victimes, pour les gens qui sont blessés, pour les gens qui ont disparu, qui ont été violés", déplore Philippe Van Linthout

Les juges d’instruction dénoncent aussi… une perte de pouvoir judiciaire, car en principe, ce n’est pas à la police de décider quel dossier traiter: "Cela veut dire que le contrôle va se déplacer du juge qui est responsable vers la police. On n'est pas méfiant mais c'est quelque chose qu'il faut dire, car il est temps de changer cette situation-là."

Du côté des syndicats de police, cela fait déjà plusieurs années qu’on dénonce les manques d’effectifs. Les services d’enquête ne sont pas épargnés… Ils sont même débordés.

Thierry Belin, secrétaire national SNPS détaille cette situation problématique: "Une enquête, cela prend du temps, il faut étudier le dossier, il faut faire des perquisitions, des enquêtes téléphonies. Il faut parfois faire appel au service d'un laboratoire scientifique. Tout cela demande du temps, du personnel et de l'énergie.  A partir du moment, où il manque du personnel à la police fédéral, vous ne pouvez plus suivre et voilà."

En interpellant aujourd’hui les politiciens, les juges d’instruction espèrent une réaction en pleine négociations gouvernementales.


 

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