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La grève de la faim des sans-papiers, "c'était un problème de gouvernement"

 
 

(Belga) "Nous avons gardé le secret en toute confiance jusqu'au moment où il est apparu clairement que le secrétaire d'État ne respectait pas sa parole et où on a parlé de trahison", a déclaré Me Alexis Deswaef en ouverture des auditions mardi après-midi devant la commission de la Chambre traitant de la régularisation des grévistes de la faim.

Les avocats Alexis Deswaef et Marie-Pierre de Buisseret ainsi que le père Daniel Alliët de l'église du Béguinage et le représentant de la plate-forme citoyenne de soutien aux réfugiés Mehdi Kassou ont été longuement auditionnés mardi après-midi en commission de l'Intérieur de la Chambre en tant que porte-parole des 400 à 500 personnes sans-papiers qui ont fait une grève de la faim entre fin mai et fin juillet. Les porte-parole sont revenus sur l'accord qui a amené à la suspension de cette action, qui avait eu un grand écho médiatique. Ils ont fait valoir qu'ils avaient accepté la confidentialité demandée par les autorités ainsi que de remplacer les deux mots tabous "négociations" et "critères" de régularisation par "discussions" et "lignes directrices".  Après avoir reçu l'assurance que les dossiers des grévistes seraient tous considérés recevables et jugés sur le fond, il y a eu des blocages. Lors d'une nouvelle réunion le 21 juillet, les représentants des grévistes de la faim ont estimé avoir eu suffisamment de garanties orales. Vu le nombre de sollicitations sur son GSM à ce moment-là par deux vices Premiers ministres, Alexis Deswaef a estimé qu'il s'agissait d'une "question de survie du gouvernement autant que de survie des grévistes". La possibilité d'une régularisation pour raison médicale 9ter des grévistes de la faim a été selon lui le dernier point infléchi, qui a amené à la suspension de la grève de la faim. "C'était un problème de gouvernement", a encore défendu l'avocat. "La fin de la grève le jour de la fête nationale; tout le monde pouvait partir en vacances l'esprit léger, la grève de la faim était suspendue. Il n'y avait pas de risque de décès parmi les grévistes." Lors des auditions vendredi du secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration Sammy Mahdi ainsi que de Freddy Roosemont et Dirk Van den Bulck, respectivement directeurs de l'Office des Etrangers et du Commissariat général aux réfugiés et apatrides (CGRA), il a été précisé que sur les 442 dossiers d'ex-grévistes déposés, des décisions ont été prises dans 79 dossiers concernant 93 personnes. Ces dernières ont été 24 à recevoir une décision positive et 69 une réponse négative. M. Van den Bulck a assuré vendredi devant la Chambre qu'aucune promesse n'avait été faite aux porte-parole des sans-papiers lors de la rencontre qui a eu lieu le 21 juillet. "J'ai expliqué quels éléments pouvaient être considérés comme recevables ou non, mais il n'y pas eu d'engagement", a précisé le directeur du CGRA. (Belga)


 

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