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La dent de Patrice Lumumba restituée au Congo: notre Premier ministre admet une "responsabilité morale" et évoque des "excuses"

 
 

Le Premier ministre Alexander De Croo a reconnu lundi que plusieurs ministres du gouvernement belge en fonction au début des années 1960 portent "une responsabilité morale" quant aux circonstances qui ont conduit au "meurtre", le 17 janvier 1961, de l'éphémère premier Premier ministre congolais, Patrice Emery Lumumba, et a présenté des "excuses".

"C'est une vérité douloureuse et désagréable. Mais elle doit être dite", a affirmé Alexander De Croo lors d'une cérémonie organisée au Palais d'Egmont à Bruxelles à l'occasion de la restitution de la dépouille de M. Lumumba - en fait une unique dent qui lui est attribuée - à sa famille.

"Les ministres, diplomates, fonctionnaires ou militaires belges n'avaient peut-être pas l'intention de faire assassiner Patrice Lumumba, aucune preuve n'a été trouvée pour l'attester. Mais ils auraient dû percevoir que son transfert au Katanga (une province du sud-est du Congo en pleine sécession, ndlr) mettrait sa vie en péril. Ils auraient dû prévenir, ils auraient dû refuser toute aide pour le transfert de Patrice Lumumba vers le lieu où il a été exécuté. Ils ont choisi de ne pas voir. Ils ont choisi de ne pas agir", a ajouté M. De Croo.

"Cette responsabilité morale du gouvernement belge, nous l'avons reconnue et je la répète à nouveau en ce jour officiel d'adieu de la Belgique à Patrice Emery Lumumba. Je souhaiterais ici, en présence de sa famille, présenter à mon tour les excuses du gouvernement belge pour la manière dont il a pesé à l'époque sur la décision de mettre fin aux jours du premier Premier ministre" de l'ancienne colonie belge, a encore dit le chef du gouvernement fédéral.

Le contexte

La Belgique restitue ce lundi à la République démocratique du Congo une dent de Patrice Lumumba ayant valeur de "relique", qui doit permettre d'offrir aux Congolais un lieu dédié à la mémoire de leur ex-Premier ministre, torturé puis abattu en 1961.

Cet assassinat, suivi de l'élimination du corps, démembré et dissous dans l'acide, constitue une des pages les plus sombres de la relation entre la Belgique et son ancienne colonie, devenue indépendante le 30 juin 1960.

Il fait toujours l'objet d'une enquête judiciaire à Bruxelles pour "crime de guerre", après la plainte déposée en 2011 par François Lumumba, le fils aîné du leader assassiné, qui a pointé du doigt les responsabilités d'une dizaine de fonctionnaires et diplomates belges.


 

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