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La Belgique met Paris en "zone rouge": une mesure réciproque sera-t-elle prise par la France?

 
CORONAVIRUS
 

Quelques départements de la région parisienne (dont la ville de Paris), notamment, passent en zone rouge. Ces destinations de voyage sont désormais classées comme non autorisées, et, au retour, le dépistage ou la quarantaine sont obligatoires. Une mesure similaire sera-t-elle prise en France envers la Belgique ? L'ambassadrice de France en Belgique, Hélène Farnaud-Defromont, répond aux questions de Fabrice Grosfilley dans l'invité de 7h50 sur Bel RTL.

Paris en zone rouge, cela signifie aussi que l'on ne peut plus s'y rendre pour du tourisme, et qu'il faut une 'raison essentielle' (affaires, urgence familiale, santé, etc) pour y aller. Mais les relations Paris-Bruxelles, ça concerne chaque jour de milliers de voyageurs, en voiture comme en train.

De nombreuses questions se posent. Fabrice Grosfilley les a posées à Hélène Farnaud-Defromont, l'ambassadrice de France en Belgique, invitée du 7h50 sur Bel RTL ce matin. 

Fabrice Grosfilley : Vous comprenez que les experts belges aient placé Paris en zone rouge ?

Hélène Farnaud-Defromont : Je comprends sur quelle base chiffrée, de donnée scientifiques, cette décision a été prise. La même décision avait été prise pour les Bouches-du-Rhône, par exemple, il y a quelques jours, ou encore pour la Mayenne pour le mois d'août. Donc plus de 100 cas pour 100.000 habitants déclenche automatiquement dans le dispositif belge le passage en zone rouge. C'est scientifique.

F.G. : Et donc, ce n'est pas discutable ?

H.F.-D. : Il faut demander aux Belges. 

F.G. : Quand les cantons suisses avaient été placés en zone rouge, les autorités suisses ont protesté, et du coup ils sont repassés en zone verte. Il n'y a pas eu de protestations des autorités françaises ?

H.F.-D. : Je ne sais pas sur quelle base les autorités suisses avaient protesté. Moi, j'ai été informée avant que la décision soit rendue publique concernant Paris, ce qui nous a permis de vérifier que les chiffres correspondaient à ceux que nous avions en France. Et c'est le cas. Nous espérons que ces chiffres redescendent, et le port du masque généralisé fait partie des mesures qui visent à enrayer la propagation du virus.

F.G. : Il y a beaucoup de questions que les Belges se posent. Il y a 300.000 Français qui résident en Belgique. Il y a beaucoup de liens entre Paris et Bruxelles, que ce soit en train ou en bus. Est-ce qu'il y aura une mesure de réciprocité de la part des autorités françaises ?

H.F.-D. : Non, à ce stade, ce n'est pas notre état d'esprit. Nous avons fait le choix depuis l'ouverture de nos frontières de n'apporter aucune restriction aux déplacements des ressortissants européens. 

F.G. : Du point de vue des Français, les Belges peuvent donc circuler comme bon leur semble ?

H.F.-D. : Oui, en respectant les consignes des autorités belges au sujet de leur retour dans le territoire belge. Je n'appelle pas à autre chose : il faut évidemment respecter les consignes des autorités locales. 

F.G. : Il y a une exception pour les déplacements professionnels, mais certains avaient l'habitude de vivre avec un pied dans chaque capitale, comment vont-ils faire ? L'impact économique de cette mesure sera-t-il important ?

H.F.-D. : Ça va être compliqué. Mais les autorités belges n'interrompent pas les liaisons entre la Belgique et Paris. Il y a toute une série de déplacements qui restent autorisés, soumis à un contrôle et une quarantaine au retour. C'est surtout le secteur touristique parisien qui va être impacté, surtout que l'été a été mauvais, pour le secteur touristique parisien. Et nous savons que les Belges sont des touristes réguliers de Paris.

F.G. : Cette décision, elle sera d'application pour quelques jours ? Quelques semaines ?

H.F.-D. : Le moins longtemps possible, je l'espère, parce que ça voudra dire que la situation à Paris s'améliore.

F.G. : J'entends bien que vous ne voulez pas critiquer ou commenter cette décision, mais n'y a-t-il pas un manque de communication ? Une coordination européenne est-elle nécessaire, pour ne pas se retrouver comme aujourd'hui avec des situations différentes en fonction des pays ?

H.F.-D. : L'idéal serait effectivement qu'on puisse se coordonner, en tout cas au moins entre pays voisins. Des choix ont été fait après l'ouverture des frontières, et en France nous avons choisi de rester ouvert. Je ne regrette pas qu'en Belgique ce ne soit pas le cas, parce que je comprends ce qui a mené à la mise en place d'un code couleur. Je me souviens u'au mois de juin, il y avait beaucoup de demandes de lisibilité de la part de la population belge. "Où est-ce que je peux aller ? Dans quel pays partir en vacances cet été ?"

Donc ce dispositif visait à répondre à cette demande d'information. J'en comprends la logique. C'est clair que quand on passe en rouge, on n'est pas très content. Ça a un impact, en particulier pour Paris, pour sa symbolique. Mais chacun fait son choix. 


 

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