En ce moment
 
 

Ingénieur et musicien syrien, Tammam fait tout pour s'intégrer: "J'aime le français, il y a un rythme dans la langue"

 
 

Chaque jour, 1000 personnes dorment dans les centres d’accueil de la Croix-Rouge à Bruxelles. Le début d’un long parcours. Parmi eux, de nombreux réfugiés syriens qui souhaitent, une fois leur statut reconnu, s’intégrer en Belgique. C'est le cas de Tammam, un musicien originaire d'Alep que Sébastien Rosenfeld et Xavier Gérard ont rencontré pour RTL Info.

Nos journalistes ont rencontré Tammam dans un théâtre de Bruxelles, où le jeune homme doit enregistrer un CD. Depuis son arrivée en Belgique en février 2014, il se construit une nouvelle vie. Pratiquant la flûte traditionnelle depuis son enfance, la musique est une passion et une façon de tisser des liens. "J'ai déjà joué avec d'autres Syriens, aujourd'hui chanteurs, des Irakiens aussi", confie-t-il.


"Je trouve qu'il y a un rythme dans le français, c'est facile pour moi d'apprendre la langue"

Dès son arrivée en Belgique, Tammam s'est lancé dans l'apprentissage du français. Grâce à des cours intensifs, mais pas seulement. "J'ai trouvé une famille belge, j'étais chez eux chaque samedi pour discuter", explique-t-il. "J'aime beaucoup le français, je suis musicien et je trouve qu'il y a un rythme dans la langue, donc pour moi c'est très facile de l'apprendre", confie le jeune homme.


Reprendre ses études d'ingénieur

Le statut de réfugié politique permet à Tammam de reprendre ses études d'ingénieur en mécanique. "Je suis arrivé en Belgique avec les résultats de l'université, j'ai fait l'équivalence, mais je dois recommencer. Donc je recommence mes études, maintenant je suis en BAC 1", explique-t-il. À la question de savoir s'il veut être avant tout musicien ou ingénieur, son cœur balance: "À mon avis musicien, puis ingénieur", répond-t-il finalement.


Il a laissé ses parents, trop vieux pour voyager, en Syrie

Tammam pense souvent à ses parents, restés à Alep. Trop âgés pour partir, ils risquent leur vie chaque jour. "Je pense toujours aux Syriens, à la Syrie, à mes parents, à la vie là-bas, pour mon histoire quand j'y étais… Mais voilà c'est la vie, c'est comme ça", explique-t-il.


Transmettre à la Belgique sa culture et ses valeurs humanistes

Sur scène, Tammam retrouve ses deux amis, avec qui il a commencé à jouer en 2009 en Syrie. "Moi j'habite à Namur, et eux en Flandre, c'est une chance pour trois musiciens de rester ensemble", explique-t-il. L'objectif de l'enregistrement est de faire vivre la musique des réfugiés. Tammam espère ainsi transmettre à son nouveau pays d'adoption un peu de sa culture et de ses valeurs humanistes. 


 

Vos commentaires