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Harcelés pendant des années, ces jeunes sont aujourd'hui accueillis dans un centre à Tubize: Sarah témoigne courageusement (vidéo)

 
 

L’an dernier, un peu moins de 9% des jeunes Belges étaient en décrochage scolaire. Souvent, ils ont été victimes de harcèlement. Pour eux, retourner à l’école est devenu une véritable angoisse. Pour leur venir en aide, un centre de jour a ouvert à Tubize l’an dernier.

RTL INFO a rencontré Sarah, une jeune fille de 16 ans. Il y a un peu plus d'un an, elle intégré le centre Pass@do, un centre pour jeunes en souffrance psychique, dont le fonctionnement scolaire, social et familial est entravé au quotidien. Avec l'accord de sa mère, Sarah a accepté de raconter le harcèlement dont elle a été victime. Elle était en primaire quand une jeune de sa classe a commencé à s'en prendre à elle. "On disait des rumeurs à mon sujet, on me frappait, on me volait des affaires", se souvient l'adolescente.

Sarah refuse d'aller à l'école et ses souffrances la font plonger dans l'anorexie

Petit à petit, le calvaire que subit Sarah au sein de l'établissement scolaire devient invivable. Crises d’angoisse, renfermement sur elle-même, anorexie… Aller à l’école n'est bientôt plus une option pour elle. "On ne voit pas ce qui se passe au début, se souvient Axelle, la mère de Sarah. C'est après quelques temps qu'elle est devenue anorexique, elle ne mangeait plus et s'enformait dans sa chambre. On ne communiquait plus. Elle pleurait et vomissait le matin et ne voulait plus aller à l'école".


Entourés de professionnels, les jeunes font un véritable travail sur eux-mêmes avec un objectif: leur propre bien-être

Comme Sarah, 19 autres jeunes ont intégré le centre de jour. Ils viennent du lundi au vendredi de 9h à 16h, un peu comme à l’école. Ils y suivent des cours et participent à de nombreuses activités. Le tout, encadré par des pédopsychiatres, des assistantes sociales ou encore des éducateurs.

Ergothérapie, peinture, self défense, cirque, …toutes ces activités ont un but : extérioriser le mal-être que ressentent les jeunes et leur faire reprendre confiance en eux. "Ils ont complètement décroché de l'école, donc ce qu'on essaie de faire c'est de reprendre un rythme, se lever le matin, se déplacer, faire des activités, explique Benoît Delestrait, éducateur. Pour certains, il est aussi intéressant de les valoriser à travers toute une série d'activités".

Voici les signes qui peuvent alerter un parent sur le mal-être d'un enfant

Il y a plus d’un an, le centre a été créé sur base d’un constat : les jeunes en décrochage scolaire sont de plus en plus nombreux. Pour les parents, il n'est pas toujours évident d’identifier leur souffrance. "Les premiers comportements que l'on va voir, c'est de la tristesse, du renfermement sur soi-même, augmenter les jeux vidéo, ne plus aller dans les clubs sportifs, ou au contraire, surinvestir certaines activités que le jeune n'avait pas précédemment. Puis, son comportement va changer: troubles du sommeil, réponse aux parents, conflits plus fréquents, de l'irritabilité, parfois des croyances qui apparaissent alors que le jeune avait les pieds sur terre, on va aussi parfois observer des fugues régulières", éclaire Fabrice Jurysta, chef du service de pédopsychiatrie à l'hôpital de Jolimont.

Sarah a envisagé de mettre fin à ses jours: "Ne faites pas la même erreur que moi et parlez!"

Sarah ne regrette qu'une chose: ne pas en avoir parlé plus tôt à son entourage. Elle conseille aux jeunes dans sa situation de ne pas faire la même erreur. "[Le fait de me confier] m'aurait aidée à éviter certains dérapages", explique la jeune fille, en faisant référence au fait qu'elle ait songé à mettre fin à ses jours.

La pédopsychiatre: "Oui, ils peuvent s'en sortir"

L'objectif du centre est de permettre à ces jeunes de réintégrer petit à petit le milieu scolaire. Pour cela, un accompagnement personnel est prévu au quotidien ainsi que des rencontres organisées avec les proches. "Soigner est un grand mot car la fragilité est là, estime Gwendoline Goossens, pédopsychiatre. Ce sont des jeunes qui ont besoin d'un soutien et qui en auront besoin pendant un certain temps car quand on a été harcelé pendant des années, cela marque et cela s'imprime dans la croissance et le développement. Mais ils peuvent s'en sortir".

Pour certains, cela prendra quelques semaines, pour d’autres des mois voire des années. Et quand ils auront pris leur envol, les suivants arriveront: la liste d’attente est déjà longue. 

Note de la rédaction: en Belgique, de nombreuses associations existent pour écouter et aider les personnes qui songent au suicide. Si vous avez le sentiment d'être concerné par cette problématique, n'hésitez pas à prendre contact avec le personnel du Centre de prévention du suicide


 

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