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Huissier et policiers débarquent à la prison d'Ittre et menacent les agents: "On essaye d'énerver les grévistes. C'est une atteinte à la liberté!"

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C'est une info RTL. Ce matin, les agents pénitentiaires en grève de la prison d'Ittre ont eu une mauvaise surprise...

Le conflit social qui occupe les agents pénitentiaires de Wallonie et de Bruxelles a pris une nouvelle tournure ce matin. Philippe Lievens, délégué CGSP à la prison d'Ittre a été averti tôt ce matin par ses collègues sur place qu'un huissier s'était présenté devant l'établissement, accompagné d'une dizaine de policiers.

"L'huissier a voulu ordonner de laisser passer les gens, nous explique-t-il. Il voulait remettre un ordre à quelqu'un en personne en échange de sa carte d'identité. Les personnes qui étaient présentes ont refusé de prendre l'ordre et de remettre leur carte. La police a alors commencé à venir demander aux agents leurs papiers, pour les intimider."

Le délégué syndical, que nous avons joint par téléphone, est en colère. Il ne comprend pas en quoi leur action est condamnable. "Les gens n'acceptent pas de remettre leurs papiers puisqu'ils estiment qu'ils ne sont pas infraction. La police a commencé à intimider les grévistes en leur disant que le simple fait d'être devant leur entreprise était pour eux une infraction. Je ne vois pas pourquoi... C'est vraiment une atteinte à la liberté!", lance-t-il. 

La police aurait, selon les grévistes, pris des photos des personnes présentes et des plaques d'immatriculation des voitures.

"On réagit très mal"

Ce matin, les agents pénitentiaires en grève se sentent plus que jamais impuissants face à cette situation. "On réagit très mal parce que là ça devient réellement de l'intimidation, l'autorité étant incapable de gérer le conflit, ajoute-t-il. Tout ce qu'on demande c'est de pouvoir travailler dans de bonnes conditions et garder nos acquis tels qu'ils étaient."

Philippe Lievens et ses collègues n'auront pas d'autre choix que de laisser entrer les agents qui veulent travailler, mais ils aimeraient pourvoir conserver un dialogue: "Si on ne peut même plus leur parler pour essayer d'évoquer le problème, pour leur faire comprendre qu'ils sont aussi concernés que nous, ça devient vraiment malheureux", estime-t-il.

Face à la menace d'astreinte brandie par l'huissier et les policiers ce matin, il a des mots durs : "Astreindre toute personne qui empêcherait éventuellement quelqu'un d'aller travailler, la menacer d'une amende de 1000 euros, au lieu d'essayer de ramener le calme, on essaye d'énerver les grévistes et je considère cela comme de la provocation. Nous sommes vraiment dans un régime totalitaire, c'est incroyable, on n'a plus l'impression de vivre en Belgique."


 

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