Marianne Lerouge, la responsable générale des chemins de fer du syndicat chrétien était l'invitée de Bel RTL ce matin à 7h50.
Martin Buxant a notamment questionné la représentante de la CSC sur les raisons du maintien de la grève et sur la productivité au sein du service ferroviaire belge.
Martin Buxant: Pourquoi est-ce que vous maintenez coûte que coûte ces grèves?
Marianne Lerouge: Ça fait un an maintenant que nous combattons les mesures d'économie de la ministre Galant. Nous avons essayé toutes sortes d'autres mesures alternatives: des pétitions, des actions, des distributions de bonbons aux voyageurs, mais aussi du lobbying politique et des questions parlementaires. Mais nous n'avons pas été entendus. Ici on arrive vraiment au bout d'un processus après huit mois de négociations avec la direction. Malheureusement, on doit en arriver aux grèves, et là on constate que tout le monde nous écoute.
M. B.: On a l'habitude à plus de souplesse de la part du syndicat chrétien. D'habitude vous êtes plus enclin à négocier, c'est pour ça qu'on est étonné.
M. L.: Mais nous avons négocié pendant huit mois. Ici on a vraiment senti un passage en force de la direction, qui est coincée dans un carcan budgétaire qui lui est imposé, et qui ne voulait rien lâcher. Donc, malheureusement, nous avons dû en arriver là.
M. B.: Marianne Lerouge, il y a eu une étude du consultant McKinsey en juin dernier qui dit que la Belgique a la plus faible productivité de toutes les sociétés de chemin de fer par rapport aux pays voisins.
M. L.: Oui, mais qu'est-ce qu'on entend par productivité? Effectivement, il y a beaucoup de choses à réformer et des réorganisations au niveau de la direction. On a trois fois plus de directeurs que partout ailleurs. Donc effectivement, pour la productivité en général, il y a certainement des choses à améliorer.
M. B.: Donc il faut faire des économies à la SNCB, vous êtes d'accord avec ça?
M. L.: Je pense qu'il y a beaucoup de gaspillage, effectivement, que les agents dénoncent tous les jours. Il y a des appels à la sous-traitance, alors que les agents pourraient effectuer eux-mêmes le travail. Il y a des appels à des experts qui sont payés trois fois plus que des agents statutaires, alors que ces agents statutaires ont toute l'expertise. Donc il y a effectivement des économies à faire, mais peut-être pas celles qu'on nous met systématiquement en avant.
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