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Grève des services publics: trois travailleurs de la SNCB et d'Infrabel expliquent pourquoi ils font grève

 
 

Une grève nationale est lancée ce mardi partout dans le pays dans le service public. Le rail sera l'un des secteurs les plus touchés. Ce qui motive les cheminots à faire grève, c'est le sentiment que leur métier est devenu de plus en plus "difficile" à exercer: problèmes d'horaire, surcharge de travail, agressivité parfois. Certains d'entre eux se sont confiés à notre micro.

Premier élément mis en avant par les trois salariés du rail que nous avons interrogés: le manque de personnel. La SNCB a perdu un peu plus de 1.450 personnes en deux ans.

On a la vie de centaines de passagers entre les mains

Conducteur de trains depuis quinze ans, Ludovic est à bout depuis plusieurs années. "On fait un métier où la concentration est primordiale. Trouver un individu qui sait rester concentré deux fois quatre heures sur une prestation de neuf heures, sans interruption, sans rien du tout, c'est super compliqué. Et on a la vie de centaines de passagers entre les mains", explique notre témoin.

Le conducteur de trains poursuit. "On voit une augmentation des accidents de travail et tout ça, parce que quand vous êtes fatigué, c'est humain, vous faites un peu moins attention. C'est toujours la course parce que les horaires sont de plus en plus cadencés. C'est quasi courir entre deux trains, et ça, ça devient infernal", ajoute-t-il.

J'ai demandé une intervention parce que j'avais trois voyageurs assez violents… on m'a refusé cette intervention

Laura est accompagnatrice de train. Elle croise des voyageurs quotidiennement et a déjà été victime de plusieurs agressions. Aujourd'hui, le manque de personnel l'empêche d'exercer son métier sereinement. "Encore récemment, j'ai demandé une intervention en gare de Nivelles parce que j'avais trois voyageurs assez violents. On m'a refusé cette intervention parce que le Securail était tout seul. Et tout seul, ce n'est pas possible pour lui d'intervenir par rapport à trois individus. Mais je me retrouve également seule dans le train. C'est pas facile du tout", confie Laura.

Beaucoup de fatigue, l'impression d'être constamment au travail

Délégué CGSP, Ghislain travaille pour Infrabel. Aiguilleur, il s'occupe de la signalisation. Lui aussi tire des conclusions similaires. "Beaucoup de fatigue, l'impression d'être constamment au travail, et je sais qu'au niveau de mes collègues aussi, parfois il y a un certain stress. Une certaine angoisse qui joue", nous dit-il. "On a eu des cas de burn-out. Là, il y a une grosse discussion entre syndicats et direction. Mais je sais que la direction ne reconnaissait pas des cas de burn-out, qui a priori sont liés aux conditions de travail", affirme-t-il.

Contactée, la SNCB nous explique être en discussions avec les syndicats concernant le bien-être du personnel.


 

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