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Grève de la faim de centaines de sans-papiers à Bruxelles: Mohamed nous raconte comment il a œuvré pour des "chantiers de services publics"

 
 

Plus de cent sympathisants des personnes sans-papiers ont manifesté dimanche vers 14h devant les portes closes de l'église du Béguinage à Bruxelles. Après 50 jours de grève de la faim, la situation des sans-papiers est de plus en plus critique, sans qu'une solution ne semble se dessiner.

Les portes de l’église sont restées fermées. Sur le parvis, 150 personnes sont venues soutenir les sans-papiers. A l’intérieur, 208 grévistes de la faim qui ne souhaitent plus recevoir la visite de médecins. De quoi inquiéter Alain, bénévole pour Médecins du Monde. "Ils arrivent à 50 jours. C'est énorme. Il va certainement y avoir des complications graves et irréversibles", indique-t-il. 

Jeudi dernier, le rapporteur spécial de l'Organisation des Nations unies était venu se rendre compte de la situation. Malgré tout, l’espoir d’une solution demeure. "Il faut y croire. L'espoir, le courage et le sourire, c'est tout ce qu'il nous reste", confie Mehdi, sans-papiers et occupant de l’église du Béguinage.

Une femme venue manifester estime que la situation de ces sans-papiers n'est "pas normale". "Ils sont contraints de travailler pour survivre. Ils travaillent dans des conditions lamentables pour un salaire de misère et sont exploités. Nos institutions elles-mêmes les utilisent. Pour construire le métro notamment, on a fait appel à eux", s'offusque-t-elle. 

C’est notamment le cas de Mohamed présent en Belgique depuis 17 ans. Sans papiers, il garde précieusement une photo de l’inauguration d’un de ses chantiers. "J'ai fait les chantiers de services publics (...) On a creusé des tunnels pour faciliter l'accès entre les 4 lignes. C'était vraiment dur et ce qui reste gravé dans ma mémoire, c'est qu'il n'y avait pas assez d'oxygène", se rappelle-t-il. Mohamed travaillait pour un sous-traitant "sans assurance, sans rien". "Si on avait de la chance, il nous payait 3 euros de l'heure", assure-t-il.

Après 50 jours sans manger, six grévistes ont été hospitalisés ce samedi et deux autres ce dimanche.


 

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