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Face aux critiques, trois policiers se confient: "lls peuvent toujours essayer une semaine sans policier juste pour voir"

Face aux critiques, trois policiers se confient: "lls peuvent toujours essayer une semaine sans policier juste pour voir"
(c) Belga
 
 

Il semble ne plus se passer une journée actuellement sans que la police n'essuie des critiques. Nombre de policiers ressentent celles-ci comme une injustice. Trois d'entre eux se sont confiés à notre journaliste.

Aujourd’hui, à midi, des rassemblements de policiers en colère auront lieu dans différentes villes du pays, au nord comme au sud. Ces agents souhaitent protester contre l’image négative qui est actuellement donnée à la profession. Une conséquence de la vague internationale de protestation liée à la mort aux États-Unis de George Floyd, tué par asphyxie lors de son interpellation. L’appel a été lancé notamment sur le groupe Facebook Police Unifying Movement (PUM). Suite à l'annonce de ce mouvement de protestation policier, nous avons rencontré trois agents. Deux d’entre eux sont actifs à Bruxelles et le troisième à Charleroi. Ils nous livrent leurs sentiments de policier mais aussi d'homme face à cette situation.

Michel : "Je me sens vraiment incompris et traité de raciste à tort"

Michel travaille à la police depuis 1991 et il est particulièrement marqué par les tensions actuelles : "On se fait prendre à partie dès qu'on contrôle quelqu’un. On nous dit : 'Vous n'avez pas le droit de me contrôler, c'est juste un délit de faciès, je vais déposer plainte, vous êtes raciste etc.' Moi je me sens vraiment incompris et traité de raciste à tort. Je pense sérieusement qu'il faut arrêter de comparer les États-Unis à la Belgique. Je suis contre la violence et je ne suis pas fier quand j'apprends qu'un policier a fait usage d'une violence inappropriée. Mais j'ai aussi perdu de nombreux collègues tués en service mais ça le citoyen ne semble pas s'en rendre compte."

François: "Arrêter quelqu’un qui ne veut pas se laisser interpeller sans lui faire mal, c'est hyper compliqué"

François, lui, est à Charleroi. Il  aime toujours son métier mais dit comprendre le dégoût et l’absence de motivation de ses collègues: "Par rapport aux violences policières, oui, il y en a sans doute, il y en a toujours eu, parfois à l’excès. Mais comment arrête-t-on quelqu’un qui ne veut pas se laisser interpeller sans lui faire mal ? C’est hyper compliqué."

Les tensions qu’il ressent sur le terrain actuellement, il essaie de ne pas les emmener dans sa vie privée : "En tant qu'homme, je vis ma vie chez moi sans m’occuper du boulot. Le boulot m’a dégoûté. La justice, la politique, plus personne n’est derrière nous et avec nous. Le métier est passionnant mais c’est l’aboutissement, les suites des dossiers, les peines qui ne ressemblent plus à rien."

Eric: "Nous sommes là pour aider la population mais personne n'est là pour nous"

Eric travaille à la police fédérale. Il aime se présenter comme un bon flic avec du flair. Lui aussi a mal à sa police: "Pour moi la police est à l'image de la société. Je pense qu'il est normal d'être transparent sur nos contrôles et nos actions. Il ne faut pas généraliser et surtout nous sommes là pour aider la population. Par contre, personne n’est là pour nous. Pas de soutien du politique… Nous pouvons nous faire frapper ou tuer mais ce n’est jamais grave ou alors c'est vite oublié. Nous ne sommes pas utiles ? Ils peuvent toujours essayer une semaine sans policier juste pour voir !"

Ces trois policiers vont essayer de trouver du temps ce vendredi midi pour se faire entendre auprès des citoyens, des médias et du monde politique.


 

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