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Des soignants s'opposent à la loi sur la délégation d'actes infirmiers: manifestations et préavis de grève à Bruxelles

Des soignants s'opposent à la loi sur la délégation d'actes infirmiers: manifestations et préavis de grève à Bruxelles
© Belga
 
CORONAVIRUS
 

Une cinquantaine de soignants se sont mobilisés, jeudi à midi, à l'entrée de l'hôpital Delta (groupe Chirec) à Ixelles pour protester contre la loi votée dans l'urgence autorisant la délégation d'actes infirmiers. Les soignants appellent également à une revalorisation des conditions de travail et salariales du métier d'infirmier.

Des ballons bleus, couleur du syndicat libéral CGSLB qui organisait cette action, ont été lâchés dans le ciel de Bruxelles. Ils portaient des messages comme "Métier d'infirmier doit être reconnu comme métier lourd", "Stop à la mise à mort de nos soignants" et "Non à la délégation des actes infirmiers". Ces revendications ont été lancées à travers la ville à la veille d'une rencontre des partenaires sociaux avec le ministre fédéral de la Santé publique, Frank Vandenbroucke.

 

La nouvelle loi, qui doit selon ses auteurs "venir en aide au personnel infirmier déjà largement impliqué et extrêmement sollicité dans la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19, en autorisant de manière exceptionnelle que des activités relevant de l'art infirmier puissent, pendant la gestion de cette crise, être exercées par des personnes non légalement qualifiées pour ce faire", porte ce renfort jusqu'au 1er avril 2021.

La délégation d'actes infirmiers constitue "une charge supplémentaire pour l'infirmière, qui a une responsabilité dans sa délégation de soins et qui aura plus de travail parce qu'elle devra soigner ses patients et surveiller les soins qui sont délégués", remarque Myriam Doeuvre, une infirmière. "C'est dangereux pour le patient, pour l'infirmière, pour la personne à qui l'on délègue...". En outre, la pénurie de main-d'oeuvre que cette loi vise à compenser est d'abord due à un manque de considération pour la profession, estime-t-elle. "Le métier d'infirmière requiert quatre années d'études, plus une année pour les spécialisations. Cela fait cinq ans d'études pour un salaire minimum", pointe la professionnelle. "On avait demandé une revalorisation salariale, qui est toujours dans les fonds de tiroirs. M. Vandenbroucke a fait des propositions. Nous attendons maintenant la signature de ces propositions".

Préavis d'actions et de grève aux hôpitaux Iris

En réaction à la loi sur la délégation d'actes infirmiers à du personnel non qualifié, la CSC Services Publics a déposé ce jeudi un préavis d'actions syndicales pouvant mener jusqu'à la grève pour le personnel du réseau hospitalier public IRIS en Région de Bruxelles-Capitale, qui regroupe le CHU Brugmann, le CHU Saint-Pierre, les hôpitaux Iris Sud (les centres hospitaliers Baron Lambert, Etterbeek-Ixelles, Molière-Longchamp et Joseph Bracops), a annoncé jeudi le secrétaire régional CSC Benoît Lambotte. Il précise rejoindre la CGSP qui a également déposé un préavis ce jeudi pour le réseau Iris.

"Notre organisation syndicale, associée à la discussion avec le Cabinet du ministre de la Santé, a dû faire le triste constat que la concertation avec les organisations syndicales n'aura jamais été qu'une vaste comédie, dans le sens où les arguments avancés par les organisations syndicales pour ne pas mettre en œuvre cet arrêté royal, particulièrement dangereux pour le personnel et les patients, ont été à peine écoutés et encore moins pris en compte", a fait valoir la CSC dans son communiqué.

Les syndicats ont entre autres proposé de donner des contrats temporaires aux étudiants infirmiers en fin de parcours ou au personnel récemment pensionné. Il a également été question de renforts pour délester les soignants de la charge administrative, mais pas des actes médicaux. "Ils courent comme des poules sans têtes pour trouver des solutions de bric et de broc et c'est de nouveau le personnel qui trinque, alors qu'il y a des enjeux extrêmement importants de responsabilités", déplore Benoît Lambotte. "Les patients vont aussi se voir administrer des soins par du personnel qui n'est pas qualifié pour le faire".

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