En ce moment
 
 

Des maisons de repos frappées de plein fouet par la hausse des prix de l'énergie: "Elles ne pourront pas faire face à l'hiver"

 
 

Il est difficile de recevoir chaque mois ses factures. Le constat est inquiétant pour le directeur d'une maison de repos dans le Hainaut. Depuis fin juin, son budget 2021 est dépassé. Pour le gaz, par exemple, l’an dernier, les factures ont atteint 25.000 euros. De janvier à juin de cette année, le montant s’élève déjà à 29.000 euros.

"Si on part sur les mêmes montants et les mêmes consommations par exemple pour un mois de novembre, décembre ou janvier, où on a une consommation qui est multipliée par trois, pour l’électricité on va arriver proche d’une facture à 15.000 euros pour 66 résidents. Et pour le gaz, on verra. Le décompte est au mois de mai. On croise les doigts", confie Alexandre Dobbelaere.

Les maisons de repos sont frappées de plein fouet par la hausse des prix et en particulier ceux de l'énergie, alors qu'ils sont tenus de maintenir une température de 22° dans les chambres de leurs résidents. "Les personnes âgées sont des personnes fragilisées qui ont plus vite froid généralement. Il faut donc que l'établissement ait une température correcte. On ne va pas les forcer à se trimballer avec des gros pulls et des moufles dans le bâtiment", souligne le directeur.    

Le président de Femarbel, la fédération des maisons de repos en Belgique, a d'ailleurs adressé un courrier au Premier ministre Alexander De Croo pour solliciter des mesures de soutien, indique-t-il jeudi dans les pages de la DH. "Les maisons de repos accueillent un public fragilisé y compris souvent sur le plan financier, ce qui ne leur permet pas de répercuter la totalité de la hausse des coûts de l'énergie auprès de leurs résidents. Aujourd'hui, de nombreux établissements nous disent qu'ils ne pourront pas faire face à l'hiver et certains gestionnaires envisagent déjà purement et simplement de cesser leurs activités à défaut de perspective à très court terme. L'inflation actuelle des coûts de l'énergie combinée avec d'autres facteurs de crise, dont la pénurie de personnel, viennent compromettre toute possibilité de redressement pour beaucoup d'établissements", alerte Vincent Frédéricq. 

Dans son courrier au Premier ministre, la fédération réclame notamment l'extension aux entreprises de la réduction de la TVA sur l'électricité et la mise en place de mesures urgentes afin d'aider les collectivités en charge de personnes fragilisées. Elle demande en outre l'élargissement du tarif social aux résidents de maisons de repos. Femarbel réclame par ailleurs une réduction (voire la suppression temporaire) des taxes incluses dans la facture énergétique et la réduction à son minimum de la partie fixe de la facture.


 

Vos commentaires