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Des caméras automatiques pourraient être installées pour repérer les camions qui dépassent: "La logique est inversée en Belgique"

 
 

Le ministre de la Mobilité ne veut plus de camions qui dépassent par temps de pluie. Les poids lourds n'en ont actuellement pas le droit, mais la police rédige encore 500 contraventions par an à ce sujet. Pour lutter contre ce phénomène, Francois Bellot envisage de verbaliser les contrevenants avec des caméras automatiques. Pour les fédérations de transporteurs, c'est une idée inutile. Pierre Fagnart fait le point dans le RTLINFO 8H sur Bel RTL.

Le ministre fédéral de la Mobilité François Bellot veut étendre à partir de l'année prochaine la possibilité de verbaliser les camionneurs avec des caméras automatiques et des radars, s'ils dépassent par temps pluvieux. Pour l'instant, la police doit encore procéder à ses propres vérifications. Elle rédige environ 500 contraventions par an. Car depuis 2008, les camions (de plus de 7,5 tonnes) ne peuvent pas effectuer de dépassements par temps de pluie. Les véhicules de plus de 3,5 tonnes n'ont pas le droit de dépasser lorsque seules deux voies de circulation sont disponibles. Les véhicules de plus de 3,5 tonnes et les plus de 7,5 tonnes ne peuvent emprunter la troisième voie d’une chaussée autoroutière.

Pour intensifier la lutte contre les camionneurs qui négligent cette interdiction, François Bellot travaille à un nouveau projet d'Arrêté Royal: constater les infractions grâce à des caméras automatiques et des radars. Le ministre veut créer un cadre, fournir un fondement juridique par lequel la police pourra effectuer les vérifications et rédiger les contraventions. 


Une logique "inversée" en Belgique

L'IBSR appuie cette idée. Mais plaide aussi pour une harmonisation des règles. Benoit Godart, porte-parole, explique: "Là où ça cloche, c’est qu’au niveau des interdictions de camion, il y en a un peu de tous les genres et qu’il y a nécessité certainement de nettoyer toutes ces interdictions. On peut aussi notamment dire qu’en Belgique il est interdit de dépasser sauf là où c’est autorisé, alors que dans d’autres pays, c’est autorisé, sauf aux endroits où il y a des interdictions, donc la logique est inversée en Belgique, et ça évidemment, ce n’est pas idéal, surtout quand on sait que pratiquement un camion sur deux qui circule sur nos autoroutes est un camion immatriculé à l’étranger".


"On ne peut pas laisser des chauffeurs indéfiniment derrière des camions qui vont rouler à 75 ou 80km/h"

Pour les fédérations de transporteurs, cette mesure ne serait pas utile. Elles plaident pour plus d'harmonisation des règles au niveau européen pour faciliter le travail des chauffeurs. "Je peux concevoir qu’on interdise le dépassement des camions sur des axes routiers à deux fois deux bandes. Maintenant, quand vous voyez par exemple la E42 à hauteur de Mons, à hauteur de Charleroi, où vous ne pouvez pas dépasser à certaines heures de la journée, ou quand il pleut par exemple, c’est un petit peu ridicule, parce qu’il y a quand même trois voies de circulation, et on ne peut pas laisser des chauffeurs indéfiniment derrière des camions qui vont rouler à 75 ou 80km/h, vous engendrez des trains de camions et cela devient très dangereux pour les chauffeurs qui se suivent les uns à la suite des autres", explique Alain Durant, président du Syndicat du transport et de la logistique.


Les chiffres

Selon les dernières statistiques de l’IBSR, le nombre d’accidents corporels impliquant des camions n’a jamais été aussi faible. En 2015, il y a eu 2.147 accidents impliquant un camion sur les routes belges. C’est 26 % de moins qu’il y a dix ans, où on en comptait 2.909. Près d’un accident sur deux a lieu sur autoroute. Dans deux cas sur trois le camion emboutit l’arrière d’un autre véhicule. Deux tiers des poids lourds impliqués dans un accident sur les routes belges concernent effectivement des véhicules étrangers. Mais la plupart proviennent surtout des Pays-Bas (206 accidents) et de l’Allemagne (83 accidents).

Les accidents de camions sont nettement plus graves que les autres. Alors qu’on dénombre environ 17 tués pour 1.000 accidents corporels en Belgique, ce chiffre est proche de 60 pour les accidents impliquant les camions. La gravité des accidents impliquant un camion est près de 3,5 fois plus importante que la gravité des accidents impliquant d’autres types d’usagers.


 

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