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D'autres virus en approche, traitements antiviraux, erreur en laboratoire: Nathan Clumeck explique les fondements de la pandémie (vidéo)

 
 

Nathan Clumeck, Professeur émérite en maladies infectieuses à l'ULB et au CHU Saint-Pierre, n'est pas du genre à profiter de sa retraite. Avec la crise covid, il a décidé de répondre aux nombreuses questions qui lui sont posées dans un livre appelé "La Menace Virale". Il y analyse l'origine de la crise, mais aussi ses conséquences et possibles menaces sur le futur de notre société.

Invité ce matin sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, il est notamment revenu sur ce qui suscite l'interrogation: ce virus aurait-il été créé dans un laboratoire de Wuhan ? Pour lui, l'hypothèse ne doit pas être écartée. "Il faut tout de suite exclure l'intentionnalité", rétorque-t-il d'emblée. "Il y a un laboratoire spécialisé dans les coronas qui avait prélevé des échantillons de déjections de chauve-souris dans une grotte située à 1300km de Wuhan. Ils ont analysé les coronas. Le virus était présent mais pas dans la forme actuelle, il lui manquait l'élément qui rentrait dans les cellules humaines. Et tout d'un coup apparaît un virus qui peut entrer dans les cellules humaines. Deux hypothèses: ou bien ce virus s'est multiplié dans un milieu naturel avec un autre intermédiaire qu'on ne connait pas. Cela a existé avec le Sras notamment. Ou bien il y a eu des manipulations en laboratoire. Pas à intention de guerre biologique mais il y a des études qui ont été faites pour étudier l'augmentation de capacité des virus pour voir comment les contrer. Ce sont des études limites, certains comités d'éthique ont demandé à les arrêter. Est-ce que les Chinois ont continué ? On risquait de créer un monstre qui allait s'échapper. C'est peut-être ce qu'il s'est passé. Les Chinois refusant l'accès à leur labo, il est impossible d'exclure cela !", a-t-il ensuite analysé.

Cela fait maintenant deux ans que la Belgique, comme le monde entier, est confronté à cette pandémie de grande ampleur. Cela pourrait, selon lui, encore durer un moment. Même si des solutions arrivent et pourraient profondément changer notre approche. "Nous avons, depuis deux ans, des vagues à répétition liées à la non-vaccination et à l'émergence de nouveaux variants. Ce qui va se passer à l'avenir, on n'en sait rien. Mais il y a des traitements antiviraux qui arrivent. Je voudrais rappeler que le sida tuait à 95% les gens jusqu'à ce que nous ayons des associations d'antiviraux. Il a fallu 15 ans, mais nous n'avions pas les technologies d'aujourd'hui. Par intelligence artificielle, on est en train de tester des milliers de molécules pour voir ce qui pourrait émerger", a déclaré le professeur, relativement confiant à ce sujet, tout en reconnaissant qu'il faudrait peut-être vivre avec le covid pendant encore quelques années, notamment en hiver.

Le menace du réchauffement climatique

Mais pour Nathan Clumeck, un autre ennemi peut faire craindre la multiplication des pandémies: le réchauffement climatique. Avec les conséquences que l'on connaît, le réchauffement pourrait, en plus, faire naître de nouvelles maladies. 

"Je ne sais pas ce qui va se passer dans l'avenir. Ce qui est clair, c'est que la pandémie que nous vivons n'est pas survenue par hasard", explique le professeur. "Elle est le résultat de toute une série de conditions favorables, dont le réchauffement climatique. Des moustiques qui avaient disparu sont de retour. La malaria revient dans certaines régions, la dengue qui devient plus fréquente. Il y a aussi l'impact du réchauffement sur ce permafrost dont nous savons que ce sont des couches d'il y a plusieurs centaines de milliers d'années. S'il y a des microbes en plein air chez nous, il y en avait aussi à cette époque-là".

Pour lui, c'est ce problème particulier qui risque d'engendrer des situations dangereuses. "Ce qui va en sortir, nous ne le savons pas. Des tas de scientifiques sont en train d'analyser ce permafrost, parce que l'on risque d'être surpris. Il y a aussi la fonte des glaces qui met en contact des populations d'animaux qui attrapent des virus qui les déciment. Tout peut se transmettre à l'homme. Le corona se transmet à l'homme mais il vient des chauves-souris. Tout ce qui vient chez l'homme à une origine. Le sida, c'était les primates en Afrique. Là, ce sont les chauves-souris. Le réservoir animal est quelque chose de bien connu, donc qu'est-ce qui nous attend à l'avenir ?"


 

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