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Crise énergétique: pourrait-on faire marche arrière dans notre sortie du nucléaire?

 
 

Face à la crise énergétique que nous traversons, une question se pose : pourrait-on revenir en arrière dans notre sortie du nucléaire? Voici les explications de notre journaliste Mathieu Col, qui suit la politique énergétique pour RTL Info depuis de nombreuses années.

Le gouvernement n'a toujours pas tranché quelles pourraient être les aides offertes aux ménages belges. Un nouveau comité ministériel restreint se tiendra donc ce vendredi, lors duquel les ministres discuteront aussi de la sortie du nucléaire. Est-il encore possible de post-poser le début du démantèlement de Doel 3, qui doit débuter dans dix jours ? La ministre de l'Intérieur a posé cette question à l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN).

Le réacteur de Doel 3 va arrêter de produire de l'électricité, parce que son combustible est arrivé en fin de vie. Peut-on alors le rallumer simplement ? La réponse est non. Son combustible est arrivé en fin de vie, et si on en veut du nouveau, il faut le prévoir bien à l'avance. Selon Engie, cela prendrait trente mois, si l'on avait décidé d'en commander et d'en remettre dans le réacteur.

Dans dix jours, débutera la phase deux du démantèlement. Cela ne veut pas dire qu'on va commencer à abattre les murs et à couper les tuyaux, mais la préparation du démantèlement commencera, cela prendra cinq ans. Notre rédaction a contacté Engie, pour savoir s'il était possible de suspendre le démantèlement, et de revenir en arrière. La réponse est non, c'est inenvisageable, tout simplement parce que ça n'a pas été envisagé.

La sûreté nucléaire en jeu

Il y a également une question de sûreté nucléaire, nous disent-ils, puisque l'agence de contrôle nucléaire demande à Engie d'évacuer le plus rapidement possible le combustible nucléaire usagé. Nous avons contacté l'AFCN, pour savoir s'il était possible d'attendre avant d'évacuer ce combustible. C'est la question que la ministre de l'Intérieur leur a posé, les experts se penchent sur la question depuis hier après-midi, depuis qu'on leur a posée la question. Il n'y a toujours pas de réponse.

Pourquoi la ministre de l'Intérieur voudrait-elle interrompre le démantèlement ? Il faut se placer dans le contexte global de la guerre, du fait qu'on ait décidé d'arrêter de consommer du gaz russe, ce qui a fait augmenter les prix. La question est de savoir s'il est possible de repenser notre autonomie énergétique.

Pas d'impact pour cet hiver

Pour cet hiver, cependant, faire marche arrière ne changerait rien. Nous ne pourrions pas redémarrer Doel 3, et puis redémarrer son réacteurs prendrait 5 ans. Le gouvernement a d'ores et déjà prolongé deux réacteurDoel 4 et Tihange 2. Ceux-ci ne nous redonneront de l'électricité que pour l'hiver 2026.

Une décision de prolongation de Doel 3 n'aurait donc aucun impact pour cet hiver, mais pour 2028 ou 2029. Les prix, eux non plus, resteront inchangés.


 

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