En ce moment
 
 

Coronavirus - Le déconfinement en sursis: les chiffres sont-ils si mauvais?

 
CORONAVIRUS
 

Face à l'augmentation des contaminations et des hospitalisations, le comité de concertation du 26 mars pourrait être avancé d'une semaine à ce vendredi. Les autorités envisagent de geler les assouplissements prévus notamment dans l'enseignement et peut-être même de fermer les écoles deux semaines avant les vacances de Pâques. Le docteur Philippe Devos, chef de service adjoint aux soins intensifs à la clinique MontLégia à Liège, a analysé ces nouveaux développements dans le RTL INFO 13h.

  • De nouvelle restrictions sont évoquées. Est-ce justifié selon vous ? Est-ce que votre hôpital doit faire face à une saturation ?

La situation est très variable en Belgique, Au total, on a 25 % des lits de soins intensifs occupés par du covid. En sachant que pour tourner normalement, il nous faut 20 % de lits libres. On ne les a plus, donc on commence à un être un peu serré au niveau global mais la réalité est très différente d'une région à l'autre.

En province de Liège par exemple, il y a seulement 11 % de lits occupés par du covid. On est très à l'aise, pour accueillir par exemple des patients qui pourraient nous être transférés, c'est déjà ce qu'on fait avec le France.

Par contre , dans certaines régions comme le Namurois, 40 pc des lits de soins intensifs sont déjà occupés et cela a grimpé de 10 % en à peine 10 jours. Si ça continue à augmenter aussi vite, on pourrait se retrouver dans une situation difficile au mois d'avril, mais actuellement cela ne grimpe pas aussi rapidement que lors des première et deuxième vague.

  • Qui sont, aujourd'hui, les personnes qui occupent les lits covid dans les hôpitaux et quels types de patients en meurent ?

Les patients sont à peu près les mêmes que lors de la deuxième vague. C'est toujours la tranche des 55 à 75 ans avec des facteurs de risque tels que l'obésité ou l'hypertension artérielle qui occupe nos lits en Wallonie.

Avec les écoles, la crainte, c'est l'effet rebond.

Je sais que quelques hôpitaux en Flandre ont des patients plus jeunes. Dans la région parisienne également, ils reçoivent plus de cas de quadragénaires que lors de la deuxième vague mais ce n'est pas le cas en Wallonie.

C'est assez similaire pour les décès, on n'a presque aucune personne de moins de 50 ans qui décède aux soins intensifs. Les décès sont dans la tranche d'âge de 55 à 75 ans. On a moins d'octogénaires qui décèdent, probablement grâce à la vaccination puisque 25 % de cette population est déjà vaccinée. Par contre, chez les 55-75 ans à peine 5 % de cette tranche est vaccinée. Il y a un énorme retard de vaccination à ce niveau-là.

  • Il n'y a donc quasiment pas de jeunes dans les hôpitaux et les autorités n'ont pas arrêté de dire que la priorité c'était la poursuite de l'enseignement. Avec cette possible marche arrière dans les écoles, est ce qu'on cible au bon endroit ?

La crainte, c'est l'effet rebond... Que l'enfant soit le cheval de troie qui ramène le virus chez son grand-père. Il faut que la population comprenne que lors des périodes où ça remonte, il faut limiter les relations entre les personnes à risque de plus de 55 ans et les enfants. Cela ne se fait toujours pas, il suffit d'aller à la sortie d'une école un mercredi après-midi pour voir que le message n'est pas encore passé et c'est probablement ce qui met les écoles à l'amende pour le moment.


 

Vos commentaires