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Coronavirus en Belgique: comment pourrons-nous ressortir de chez nous ? Cette experte parle des conditions d'un déconfinement

 
CORONAVIRUS
 

Le coronavirus en Belgique a entraîné la formation d'un groupe de 10 experts chargés de préparer le déconfinement graduel du pays est constitué.

Il est chargé d'élaborer une vision stratégique afin de guider la période d'assouplissement des mesures prises dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.

L'on y retrouve notamment Erika Lieghe. La cheffe du Service des maladies infectieuses de l'hôpital universitaire d'Anvers, qui présidera le groupe, était l'invitée de l'émission C'est pas tous les jours dimanche. Elle a répondu à des questions que des millions de Belges se posent. 

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dit qu’il ne faut pas du tout relâcher les mesures. "Est-ce que c’est votre avis ? Le confinement va-t-il être prolongé jusqu'au 3 mai?" a demandé Christophe Deborsu. 

"Il est clair pour tout le monde, personne n’est aveugle par rapport à la situation, qu'on est encore sur le plateau de l’épidémie, mais on n’est pas arrivé à un point où on peut dire que tout est sous contrôle. On ne peut rien lâcher. C’est trop tôt mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas préparer l’avenir", a explique l'infectiologue anversoise.

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Avec 3600 décès au total déjà rapportés, la Belgique est particulièrement touchée. "Il est difficile de comparer les chiffres avec les autres pays. Les chiffres de mortalité indiquent que nos maisons de repos sont touchées et c'est là où il y a des personnes vulnérables. Mais il ne faut pas fermer les yeux. Nous sommes touchés car nous sommes un pays de passage, il y a eu beaucoup de voyageurs. Et c’est ce passage qui a amené cette épidémie."

Le déconfinement va-t-il commencer par les écoles?  

"Quand on parle du déconfinement, ce n’est pas un bouton ON/OFF. Cela se fera graduellement, petit à petit. L’ordre doit encore être déterminé et ce sera la tâche du groupe d’experts. D’abord les primaires et puis les secondaires comme en Autriche ? Il y a beaucoup de possibilités et ce sera ça notre travail. On doit voir ce qui aura du sens en termes épidémiologiques. Nous devons discuter aussi avec le terrain pour voir ce qui est faisable et acceptable. Il faut trouver un consensus", a répondu Erika Lieghe.

N’est-ce pas dangereux d’ouvrir les écoles en premier? Ce n’est pas une boîte à microbes qui va nous tomber dessus ? Les écoles pourraient-elles rouvrir avant le 30 juin ? "Quand on parle du déconfinement, il n’y pas de risque zéro. Tout est sur la table. On ne peut pas dire avec certitude que les écoles pourront rouvrir avant le 30 juin. Ce n’est pas le moment de fixer une date ou un système."

En Autriche, le premier pays qui va mettre en place le déconfinement, les petits événements pourraient reprendre vers la fin juin. Des grands événements cet été, il n’y en aura pas. En Belgique, va-t-on vers une période sans football, festival,… ?

"Il faut éviter de revenir à des anciennes mesures où on parlait d’événements de moins de 1000 acceptés… Bien sûr, il y a des risques différents entre un très grand festival où il y a plus de 5.000 personnes et une petite fête. Mais même dans ces petites fêtes, il peut y avoir des risques particuliers… Nous sommes en plein travail et toutes ces discussions sont en train de se faire."

Des collègues d'Erika Lieghe, notamment Steven Van Gucht de l'institut Sciensano, parlent déjà de 2e vague et de 3e vague du virus.

"Oui je pense que c’est très réaliste. On ne le dit pas pour pousser les gens dans une dépression collective, pas du tout, au contraire. Il faut être réaliste", insiste l'infectiologue anversoise. "Ce n’est pas un virus sous contrôle. Le défi sera de trouver la balance entre ne pas avoir le virus qui s’échappe et une seconde vague plus importante. Cela dépendra du déconfinement. Il ne faut pas arriver à une situation hors contrôle comme en Espagne ou en Italie."

Un vaccin l’année prochaine mettra-t-il fin à ce virus ? "Ce n’est pas encore garanti. Nous avons confiance en nos chercheurs et nos entreprises pharmaceutiques. Mais nous ne savons pas encore si le vaccin va tout résoudre", conclut Erika Lieghe.

> CORONAVIRUS: CARTE MONDIALE (actualisée en temps réel)


 

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