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Coronavirus en Belgique - Christelle angoissée pour sa mère en maison de repos: "Je ne veux pas qu'elle se sente abandonnée"

  • Coronavirus en Belgique: éclairage sur les dépistages dans les maisons de repos

  • Coronavirus en Belgique: des dépistages dans les maisons de repos wallonnes

 
 
CORONAVIRUS
 

Dès ce lundi, la région wallonne distribue massivement des tests de dépistage dans les maisons de repos afin de dépister les membres du personnel. 6.000 tests sont disponibles.

Notre journaliste Julien Modave était en duplex de Lille pour évoquer cette distribution.

Comment sont répartis ces tests à travers les 600 maisons de repos wallonnes ?

600 maisons de repos, 6000 tests, ça veut dire normalement 10 tests par maison de repos. C'est évidemment beaucoup trop peu. Il va falloir orienter ces tests disponibles. Ils sont donc essentiellement envoyés aux maisons de repos qui sont dans les situations les plus graves, c'est-à-dire des maisons de repos qui ont au minimum dix cas de Covid-19 confirmés. Cela concerne entre 60 et 70 maisons de repos sur les 600 en Wallonie. Pour les autres, il faudra certainement encore attendre. C'est une course contre la montre lancée par la région wallonne pour pouvoir obtenir plus de tests. Il y aura ce soir une nouvelle réunion de tous les ministres de la Santé pour essayer d'en trouver beaucoup plus. Mais c'est ce que cherchent évidemment l'ensemble des États.

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Vincent Frédéricq, secrétaire général de la Fédération des maisons de repos en Belgique, répondait aux questions de notre présentateur Olivier Schoonejans.

Il y a trop peu de tests dans les maisons de repos ?  

C'est une évidence. On fera un solide débriefing après la crise mais la question de la gestion par le fédéral des tests, qui n'est pas de la responsabilité des régions, devrait être impérativement mise sur la table.

Ces tests de dépistage arrivent trop tard ?

On ne va pas faire de procès. Je pense qu'on a perdu d'une manière ou d'une autre au moins semaine, sinon quinze jours. Maintenant il faut gérer les urgences et il faut surtout que les tests continuent à arriver. Ça, c'est essentiel. Les tests et le matériel de protection pour le personnel. C'est indispensable. Et en attendant, nous avons des membres de personnel qui présentent des symptômes qui se rendent dans les hôpitaux. Les hôpitaux doivent impérativement les tester en priorité. Ce qui n'est pas toujours le cas.

Est-ce qu'on a une idée précise du nombre de cas de coronavirus dans les maisons de repos et des décès liés au virus dans les maisons de repos ?

On n'a pas encore d'idée précise au niveau de la Wallonie ni de Bruxelles. En ce qui concerne les décès, ce sont des statistiques qui ne sont pas évidentes à déterminer dès lors qu'à partir de deux à cinq cas, on ne teste plus. Donc il faudra faire un un point par après. Mais c'est évident que l'épidémie a progressé et que l'impossible est fait pour l'empêcher de la voir encore s'étendre.

Un témoignage qui résume aussi l'angoisse des proches de nombreux résidents de maisons de repos. Ils ne peuvent avoir que très peu de contacts et sont assez inquiets de ce qui se passe pour les résidents qu'ils connaissent. Christelle, elle, n'a plus vu sa maman de 88 ans depuis trois semaines. Des propos recueillis par Julien crête et Xavier Preyat.

Encore plus que d'habitude on voudrait être près d'eux, on voudrait pouvoir les accompagner, on voudrait pouvoir les soulager aussi de leur tristesse, parfois de leurs angoisses. Leur faire passer le temps, même simplement ça. Avec le téléphone, oui, ça permet des contacts mais c'est limitée. Et puis c'est difficile d'expliquer qu'on ne peut pas aller. Parfois, je peux avoir un sentiment d'abandon et je ne veux pas que ma maman se sente abandonnée. Je veux qu'elle sache que je suis toujours là, que je pense à elle tout le temps parce que je pense que ça peut lui faire du bien.

Qu'est-ce que vous répondez à ces personnes qui souffrent d'un manque de communication ou d'un manque de contact avec les pensionnaires de maisons de repos ?

Je les comprends mais il faut aussi bien se rendre compte que la première mesure qui a été prise, celle d'interdire les visites physique des familles aux résidents, c'est la meilleure protection vis-à-vis de l'extérieur qu'on a pu leur apporter (...) Il fallait impérativement les protéger. Évidemment, c'est difficile. Évidemment le téléphone, c'est moins bien que parler directement à la personne mais c'est sauvegarder la vie de leurs proches que les gens font en ayant pas de contact physique direct avec.

On a cette sensation aussi que les les maisons de repos sont refermées sur elles-mêmes, c'est aussi un petit peu ça qui inquiète les les proches de ne pas du tout savoir comment ça se passe ?

Elles sont refermées sur elles-mêmes mais par essence puisque les visites sont interdites. On parle beaucoup du personnel soignant, qui joue un rôle essentiel et c'est vrai, il faut parler aussi du personnel d'entretien, mais il faut parler aussi des personnels de direction. Ce sont des personnes qui sont, oserais-je dire au front, au minimum douze à quatorze heures par jour. Donc ils ne sont pas non plus dans une situation facile. Tout est fait pour aider, assister leurs proches. On espère que tout ira mieux après et qu'ils pourront les revoir rapidement. Mais il faut prendre toutes les précautions utiles pour les protéger. 

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