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Coline a découvert à 32 ans qu’elle a été adoptée illégalement: "J’ai été kidnappée à l’hôpital, séquestrée durant 11 mois, puis vendue"

 
 

Dans les années 80, mais aussi après, plusieurs adoptions se sont faites illégalement. Les enfants proposés à l'adoption avaient en fait été arrachés à leurs familles d'origine. Certains n'ont découvert qu'il y a peu la vérité. Une proposition de résolution est à l'étude pour que ces adultes obtiennent le statut de victimes.

En Belgique, elle s’appelle Coline mais son prénom de naissance c’est Mariela. Cette jeune femme est née en 1987 au Guatemala. Rapidement, sans qu’elle le sache, sa vie a basculé. Ce n’est qu’à l'âge de 32 ans qu'elle a découvert la vérité.

"Lorsque je suis née, j’ai été hospitalisée. Le motif qui avait été donnée à ma mère, c’est que j’avais été transférée pour être placée en néonatologie et en fait je ne suis jamais arrivée dans ce service. J’ai été directement kidnappée, puis séquestrée durant 11 mois, puis j’ai été vendue sous couvert d’une adoption internationale", raconte cette victime d’adoption illégale.

Cela remet tout en question, peut-être que ma mère n'a jamais voulu me mettre à l'adoption...

Philippe préfère qu’on l’appelle Pradeep. Cela lui permet de se recentrer sur son histoire. Lui aussi a été victime d’une adoption illégale. Il est né au Sri Lanka. Il a été volé à l’âge de quatre mois.

"Cela remet tout en question, dans le sens où on passe de ma maman m’a mis à l’adoption pour que j’ai une vie meilleure, pour que j’échappe à la pauvreté du pays dans lequel je vivais à… peut-être qu’elle n’a jamais voulu me mettre à l’adoption, elle pense que je suis mort ou elle a peut-être pris connaissance que j’ai été volée donc elle me recherche", confie Philippe, une autre victime d’adoption illégale.

Conférer un statut de victime

A côté de ces deux histoires, il y a des centaines d’autres cas en Belgique, notamment des cas d’enfants volés en République démocratique du Congo. Une proposition de résolution est aujourd’hui déposée. L’objectif est de faire en sorte que la Belgique reconnaisse ces adoptions comme illégales et confère un statut de victime aux personnes concernées.

"Il y a toutes les tracasseries administratives. Quand vous n’avez pas d’acte de naissance par exemple, vous ne pouvez pas comme Coline Fanon voyager aux Etats-Unis, alors que son père vit à Los Angeles. Vous ne pouvez pas vous inscrire sans acte de naissance dans certaines écoles. Il y a plein de tracasseries dans la vie de tous les jours de ces victimes qu’il faut réparer aujourd’hui", estime le député fédéral MR, Michel De Maegd.

Une vaste enquête pour faire un état des lieux précis et déterminer l’ampleur de ces adoptions illégales pourrait être mise en place en Belgique dans les prochains mois.


 

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