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Le Centre bruxellois de suivi des délinquants sexuels doit fermer ses portes: quels sont les risques ?

 
 

Le Centre d'appui bruxellois a vu le jour dans la foulée de l'affaire Dutroux, suite aux carences apparues dans le suivi des délinquants sexuels. Aujourd'hui, le gouvernement fédéral a confirmé sa décision de raboter son budget de 20%. Sa fermeture paraît dès lors inévitable.

A l'issue d'une réunion de deux heures ce mercredi matin avec le ministre de la Justice Koen Geens, la fermeture du Centre d'appui bruxellois (Cab) en charge de la guidance et du traitement des auteurs d'infractions à caractère sexuel apparaît inévitable, estime Francis Martens, vice-président du Conseil d'administration du Cab. La fermeture de l'institution est prévue pour octobre prochain.


"On travaille déjà au minimum vital"

Le ministre Koen Geens s'est toutefois engagé à essayer de débloquer des fonds en septembre, lors du prochain contrôle budgétaire. "Comme cela créerait un précédent, c'est difficilement envisageable", estime Francis Martens. "Tout ce que le ministre peut encore faire, c'est insister auprès du SPF Finances pour qu'il paie les tranches dans des délais raisonnables, non plus avec 6 mois de retard. Mais cela ne suffira pas, car on travaille déjà au minimum vital".


En moyenne 300 dossiers traités par an

Des C4 conservatoires seront envoyés dès juillet aux 4 employés du centre, soit l'équivalent de 2 temps pleins et demi. Contrairement aux deux autres centres nationaux, le Cab n'a aucune autre ressource. Il traite en moyenne 300 dossiers par an.


Un coût de près de 5,5 millions

S'il ferme, les conditions de libération conditionnelle ou de sursis probatoire ne pourront plus être remplies. "Les magistrats bruxellois enverront donc les délinquants sexuels en prison pour les y laisser. Cela va concerner environ 100 détenus et donc coûter près de 5,475 millions d'euros sur un an. Les 36.000 euros d'économie sur les 180.000 euros du budget du Cab vont donc coûter en réalité près de 5,5 millions par an. Pour des raisons budgétaires, on ne pouvait déjà pas commencer le suivi en prison. Les détenus vont désormais sortir meurtris sans suivi, soit dans les pleines conditions de la récidive. Ils vont se retrouver dehors comme à "l'avant Dutroux"".


 

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