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Attentats de Bruxelles: le point sur ce qui n'a pas marché et sur les nouvelles menaces (vidéo)

 
 

Ce dimanche, l'émission C'est pas tous les jours dimanche revient avec ses invités et chroniqueurs sur les informations qui circulent autour de la menace terroriste et sur les failles qui ont été révélées par les attentats de Bruxelles.

Le jeudi 21 avril, l'Organe de Coordination de l'Analyse de la Menace (OCAM), le centre de crise et la police fédérale ont tenu une conférence de presse conjointe. Les trois instances ont expliqué que le niveau de la menace restait à 3 et que de nouveaux combattants de l'Etat islamique étaient envoyés en Europe, notamment en Belgique.


120 djihadistes de retour en Belgique

L'OCAM explique par exemple que tous les endroits fréquentés sont menacés: salles de spectacles, centres commerciaux, jusqu'aux plages de la mer du Nord. Marc Metdepenningen, journaliste au Soir, rappelle que cette communication a étonné car c'est pratiquement la première communication publique de l'OCAM. "Il faut savoir qu'il y a quand même 120 djihadistes qui sont revenus en Belgique. La plupart d'entre eux sont en liberté, ils sont sous surveillance mais ils sont parmi nous. Faut-il les craindre? Sont-ils des terroristes? Et ces retours de Syrie risquent de s'amplifier du fait des défaites de Daech là-bas", alerte le journaliste.


Contrôler les travailleurs dans les aéroports?

Concernant la sécurité dans les aéroports, Daniel Maratta, secrétaire provincial à la FGTB Transport, rappelle que la tendance du secteur est à "l'hyperflexibilité" du travail. "On va chercher des intérimaires, des jobistes, des étudiants… Et avec ce genre de flexibilité il y a du mal à cerner les personnages et à installer une sécurité comme avec un CDI", explique le syndicaliste.

Le présentateur de l'émission Christohe Deborsu rappelle que Najim Laachraoui, l'un des kamikazes et potentiel organisateurs des attentats, a travaillé cinq ans à l'aéroport de Bruxelles. "Ce n'est pas déterminant, mais ce n'est pas un cas unique. Ce n'est pas inévitable, il y a une question de screening pour les sociétés d'intérim. On pourrait exiger que la réserve de travailleurs employables dans des fonctions qui nécessitent des obligations de sécurité aient une habilitation", estime Claude Moniquet, expert en contre-terrorisme.


Attentats de Bruxelles: le système de communication des secours surchargé

Les invités et chroniqueurs de l'émission sont également revenus sur le système Astrid, censé permettre aux services de secours et de sécurité de communiquer entre eux. Durant les attentats, le système n'a pas fonctionné pendant plusieurs heures, rendant difficiles les opérations et obligeant les services à communiquer via l'application Whatsapp. "C'était une situation exceptionnelle, on est passé à un niveau de consommation du réseau Astrid qui était 25 fois supérieur à celui de la catastrophe de Buizingen", explique Marc Metdepenningen. Il rappelle que les normes de transmission GSM sont très sévères à Bruxelles.


Pourquoi n'a-t-on pas arrêté le métro? Faut-il automatiser les procédures?

Christophe Deborsu revient sur une autre interrogation: pourquoi n'a-t-on pas arrêté le métro? Le journal Le Soir révélait cette semaine qu'à 8h45, peu avant l'attentat de Maelbeek qui a eu lieu à 9h11, le centre de crise a décidé d'arrêter le métro. Mais pourquoi le métro n'a-t-il donc pas été stoppé? "Le temps que la chaîne de décision puisse traduire cela en acte, ça prend inévitablement du temps. Il n'y a pas une automaticité qui était prévue. La mise en application s'est faite à 9h04. Puis il aura fallu 35 minutes pour évacuer le métro postérieurement à l'attaque", explique Marc Metdepenningen. Le journaliste du Soir rappelle que le kamikaze Khalid El Bakraoui était déjà dans le métro et qu'il se serait probablement fait exploser en cas d'évacuation préventive.

"La question qui va se poser, c'est de savoir si des procédures automatiques doivent être mises en place. Du genre: une bombe explose à Zaventem, est-ce qu'il faut automatiquement arrêter le métro? Mais on n'a pas arrêté les trains ni évacué les écoles, ça aurait pu se passer n'importe où ailleurs", ajoute le journaliste du Soir.


La commission d'enquête doit se prononcer d'ici décembre

Philippe Pivin, député fédéral MR membre de la commission d'enquête, rappelle cependant que les procédures d'évacuation ont très bien fonctionné après les explosions. Le parlementaire indique également que la STIB a reçu l'instruction "d'être vigilante". De qui? "On ne sait pas encore, c'est l'enquête qui devra le déterminer", explique Philippe Pivin. En conséquence de cette alerte, le trafic aurait été interrompu en direction de Zaventem avant l'explosion de Maelbeek. En plateau, le député s'interroge également de savoir si "on aurait fermé l'aéroport de Bruxelles dans le cas où l'attaque de Maelbeek serait survenue en premier?".

"On a une deadline, c'est en décembre. Là on tire nos conclusions, on fait nos recommandations, et on passe à l'action le cas échéant", conclut André Frédéric, député fédéral PS.


 

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