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Amandine, invalide après un accident de travail, est victime de discrimination auprès des banques qui ne veulent pas lui prêter d'argent

 
 

Les personnes handicapées sont parfois victimes de discrimination. Une "différence de traitement" qu'elles subissent aussi auprès des banques. Il leur est, en effet, plus difficile, voire impossible, d'obtenir un prêt, parce que les allocations qu'elles perçoivent ne peuvent pas être "saisies", en cas de problème, par leurs créanciers.

Victime d’un accident de travail en 2011, Amandine ne peut plus se débrouiller seule. Elle a pourtant la volonté d’y parvenir et désire acquérir un nouveau logement adapté à ses besoins, mais lorsqu’elle frappe aux portes des organismes de crédit, la jeune mère de famille déchante vite. "On regarde ma chaise, et on claque la porte. Et pourtant j’étais dans une banque depuis ma naissance et cette banque-là j’ai été la trouver également, pareil. Donc j’ai changé de banque", explique Amandine au micro de notre journaliste Ludovic Delory.


Amandine argue qu’elle n’a pas demandé à ce que ses allocations soient insaisissable

Lors de la demande d’un prêt pour l’achat d’une nouvelle voiture, Amandine est confrontée à la même situation. Les banques ne se contentent pas de ses rentrées financières, que la jeune femme juge suffisantes, et réclament une autre garantie. Les allocations constituent en fait un montant insaisissable, aucune banque n’ose donc franchir le pas. Amandine argue qu’elle n’a pas demandé à ce que ses allocations soient insaisissables, mais qu’elle ne peut rien y faire.


"C’est totalement contraire à la convention du droit des personnes handicapées"

Face à une dizaine de refus, Amandine s’estime discriminée. Des cas comme le sien, le centre pour l’égalité des chances en a reçu 372 l’année passée et plus d’un dossier sur quatre concerne une personne en chaise roulante. "C’est totalement contraire à la convention du droit des personnes handicapées qui prévoit l’inclusion et le fait de considérer une personne handicapée comme n’importe qui d’autre. Et donc d’avoir cette contrainte de devoir avoir une caution et une double signature est quelque chose qui est contraire à l’idée de l’inclusion, à l’idée de la convention", indique Patrick Charlier, directeur du centre interfédéral pour l’égalité des chances.

La Fédération du secteur financier réfute toute discrimination à l’égard des handicapés. Les allocations non saisissables constituent un obstacle au déroulement serein des négociations. Amandine, elle, est décidée à se battre pour retrouver un maximum d’autonomie.


 

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