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Agnès a été jurée d'assises, elle a condamné un homme à 18 ans de prison: "On y repense après, ai-je fait le bon choix?"

 
 

Les jurés qui ont établi la vérité judiciaire dans le procès de Bernard Wesphael sont marqués par les trois semaines de débats devant la cour d'assises. Comment vivre après avoir décidé du sort d'un autre citoyen, assis sur le banc des accusés? Mélanie Renda et Michel Herinckx ont rencontré Agnès. Elle a été jurée d'assises à deux reprises.

Agnès, simple citoyenne, a condamné un homme à 18 ans de prison. Elle fait partie de ces hommes et femmes qui, dans l'anonymat, décident de l'issue d'un procès. "L'avenir d'une personne dépend de notre choix, de notre décision, du verdict qui va tomber. On essaie de prendre la meilleure décision possible en pensant à la victime, en pensant au condamné, c'est un mélange de tout ça. Ce n'est pas toujours facile psychologiquement", explique Agnès Clocherez.


"Chaque procès commence par les images, les photos… c'est assez lourd"

À 51 ans, Agnès a été jurée d'assises à deux reprises pour des procès bien moins médiatisés que l'affaire Wesphael. Malgré tout, quinze ans plus tard, elle y repense encore très souvent. "On se remémore sans arrêt les procès. Au début chaque procès commence par les images, les photos, de ce point de vue-là c'est assez lourd", confie notre témoin.

Le plus compliqué est sans doute d'être confronté à une réalité très violente, mais aussi de prendre une décision alors que le doute subsiste. "C'est stressant, parce qu'il y a cet avenir qui est dans nos mains, mais il faut penser à la victime… il faut penser à ce qu'il est supposé avoir fait… il y a la balance qui joue, il y a les sentiments qui jouent, il y a toute cette histoire, les témoignages qui reviennent. C'est stressant et on y repense après, ai-je fait le bon choix?", explique Agnès.

L'ancienne jurée garde un bon souvenir de ses expériences, même si elle estime que certaines décisions peuvent dépasser le simple citoyen.


 

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