Les festivités de Pâques. L'agneau Pascal a-t-il toujours la côte? Il semble qu'avec le temps les goûts des consommateurs évoluent et que d'autres mets lui fassent concurrence.
Sart-Saint-Laurent, en province de Namur. Certains agneaux sont nés il y a à peine deux heures. La bergerie de Marc Remy, éleveur ovin, est actuellement en pleine période d’agnelage. Au terme de la saison, l’éleveur aura produit 250 agneaux. Pourtant le berger n’a pas vendu une seule tête pour la fête de Pâques. Les nouveau-nés ne partiront pour la boucherie que dans un mois. "Depuis quelques années avec l’essor des barbecues, on a vraiment une progression des ventes à ce moment-là. Les premiers barbecues vers le 1er mai, c’est un pic", fait savoir Marc Remy.
Des agneaux bien gros
Dans son exploitation familiale bio, la donne a changé. En cause, une demande toute l’année et des prix sans réelle variation selon les périodes. De plus, les consommateurs boudent l’agneau car son goût est jugé trop prononcé. "Je parlais avec un boucher d’une grande surface qui recevait des gigots de 4 ou 5 kilos. Ce n’est pas normal. Un agneau pascal, c’est maximum 1,5 kilo, voire deux. Ils ont certainement goûté quelque chose qui ne convenait pas", ajoute l'éleveur.
Très peu rentable, l’élevage wallon souffre de la concurrence néerlandaise et néo-zélandaise, privilégiée par la grande distribution.
La filière locale alimente aujourd’hui à peine 13% des rayons des super marchés.
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