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"Salah Abdeslam aurait pu nous aider": le procureur fédéral aimerait que les terroristes repentis collaborent avec les enquêteurs

"Salah Abdeslam aurait pu nous aider": le procureur fédéral aimerait que les terroristes repentis collaborent avec les enquêteurs
 
 

Salah Abdeslam aurait fait un parfait informateur de la police avant le 13 novembre : c'est l'avis du procureur fédéral Frédéric Van Leeuw. Il estime que les terroristes repentis pourraient aider les enquêteurs et regrette que rien n'existe dans la loi Belge pour les inciter à le faire. Benjamin Samyn et Samuel Lerate livrent leurs explications pour le RTLINFO 13H.

Dans la lutte contre le terrorisme, les repentis ont un rôle à jouer, c’est l’avis du procureur général Frédéric Van Leeuw. Il estime que cela permettrait d’avoir des informations et une vision de l’intérieur des structures djihadistes. "Dans les dossiers de terrorisme, les informations sont des marchandises de la plus haute importance. Mais en ce moment, notre système judiciaire n’a que très peu à offrir à ceux qui veulent en donner. Il existe un programme de protection de témoins, mais il ne concerne que des témoins de faits criminels qui ne sont pas impliqués eux-mêmes".

Petit détour par le code pénal pour voir ce que la loi prévoit. En Belgique, il n’y a pas de système pour les repentis: "Non, cela n’existe pas, ce n’est pas prévu dans le code pénal, sauf trois exceptions : en matière de coup d’Etat et en matière de loi sur les hormones, et de loi sur les stupéfiants, qui permet d’obtenir une excuse si vous dénoncez les faits avant les poursuites, où là vous pouvez avoir au minimum une réduction de peine", détaille Michael Donatangelo, avocat.

"Salah Abdeslam aurait pu nous aider à mettre les structures terroristes à nu pour prévenir de nouveaux attentats comme ceux de Paris. Ce en échange d’une nouvelle vie ou d’une diminution de peine", estime Frédéric Van Leeuw.

La Belgique ne prévoit donc pas de système qui permettrait à un repenti de changer de vie comme aux Etats-Unis ou en Italie, mais une protection de l’anonymat peut être envisagée. "La seule possibilité qui existe actuellement et qui est prévue dans le code d’instruction criminelle, elle est octroyée au juge d’instruction en ne précisant pas le nom, le prénom, l’endroit où il habite de manière à assurer la sauvegarde s’il y a un danger pour ces personnes qui doivent être entendues", ajoute l’avocat.

Deux propositions de loi sont déposées à la chambre des représentants, des idées qui divisent le monde judiciaire, car l’application de ce type de dispositions est extrêmement délicate.


 

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