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"Récemment, je me suis fait agresser à une fête communale": la fonction de bourgmestre est-elle de plus en plus dangereuse?

 
 

La fonction de bourgmestre est-elle de plus en plus compliquée à assumer ? C’est une des questions qui était posée sur le plateau de l’émission 'C’est pas tous les jours dimanche.'

En Wallonie et à Bruxelles, il n’y a pas de chiffres précis sur les démissions des élus mais en Flandre, on atteint 1.200 défections depuis 2019 soit un élu sur six.

Plus ou moins récemment, deux bourgmestres ont démissionné en Wallonie, ceux de Dinant et de Saint-Hubert.

Axel Tixhon, le désormais ex-bourgmestre de Dinant était invité de l’émission avec ses anciens confrères en poste à Andenne et Daverdisse. Le 13 août dernier, Mr Tixhon a publié une lettre pour annoncer sa décision de quitter ses fonctions. "Cette débauche d’énergie a commencé à avoir des influences négatives sur mon organisme. Aujourd’hui, je fais le choix de protéger mon intégrité physique", déclarait-il. Il est désormais retourné à ses activités de professeur d’histoire à l’université de Namur.

Ce qui a poussé l’ancien bourgmestre à écrire cette lettre c’est "la prise de conscience que ce que l’on fait est de plus en plus difficile à faire", explique-t-il sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche. "Je commençais à voir que c’était dangereux pour la façon dont je gère ma vie donc je me suis dit ‘maintenant je ne sais plus donc j’arrête’."

La forte charge de travail de ces derniers mois avec (notamment) les inondations qui ont touché de nombreuses communes du pays cet été ont été un des facteurs de prise de conscience d’Axel Tixhon. "Je me suis rendu compte que j’acceptais d’être le défouloir des gens et je me suis dit ‘ça ne va pas, je dois avoir un petit problème psychologique de me dire que mon rôle, c’est ça’."

"Ce n’est pas tellement le volume mais c’est l’intensité", ajoute encore l’ancien bourgmestre de Dinant.

Une intensité qui augmente de plus en plus ces dernières années, les trois bourgmestres invités en plateau étaient unanimes pour dire que l’agressivité à leur égard augmente sans cesse. Maxime Léonet, bourgmestre de Daverdisse, se rappelle "il y a 15 ans on était tous contents d’aller sur une kermesse mais maintenant si on veut se relâcher et laisser aller la pression, il vaut mieux aller au carnaval d’une commune voisine sinon on se fait tout le temps interpeller. Encore récemment je me suis fait agresser pour un permis d’urbanisme lors d’une fête communale."

Les agressions sont encore des faits rares mais pas inexistants. Claude Eerdekens, le bourgmestre d’Andenne depuis 1979, a bien failli en faire les frais, raconte-t-il sur le plateau de l’émission.

Un habitant de la commune a fait construire une cave sans autorisation. Cette cave s’est effondrée, provoquant l’écroulement d’une partie de la maison voisine. "Il [l’agresseur] s’était mis en tête que le responsable était le bourgmestre. Alors que la commune n’en savait rien."

« C’était un dément », commence par préciser le bourgmestre en parlant de l’agresseur. "Ce forcené défonce la porte de mon bureau, je n’étais pas là. Dans mon bureau, à mon insu, se trouvait un collaborateur qui mangeait un sandwich. Ce brave homme a commencé à être étranglé et n’a dû sa survie en disant qu’il n’était pas le bourgmestre. Ensuite l’agresseur a été arrêté par la police puis interné."


 

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