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"Quand on ne sait pas ce qu’est l’ANC et qu’on a ta couleur de peau, on ferme sa gueule": un incident raciste filmé dans le métro

 
 

Les signalements pour racismes au centre Unia ont explosé depuis ce mois-ci par rapport à 2019. Dernier cas en date: une altercation entre deux usagers des transports en commun à Bruxelles, sur fond d'insulte racistes. Elle a été filmée. La Stib a ouvert une enquête interne.

L’altercation est violente, les faits se déroulent dans une station de métro bruxelloise. Cet homme aurait refusé l’accès à l’ascenseur à cette jeune femme avec sa poussette à cause de sa couleur de peau. La tension monte, la voyageuse a du mal à contrôler ses émotions et s’en prend à l’individu qui répète à plusieurs reprises ses propos racistes: "Quand on ne sait pas ce qu’est l’ANC (Le Congrès national africain, parti africain historique dont a fait partie Nelson Mandela) et qu’on a ta couleur de peau, on ferme sa gueule", lance l'individu à la jeune femme.

L'acte raciste est difficile à prouver

La Stib, la société des transports bruxellois, est avisée des faits et a réagi directement. "On a essayé de voir les faits et on a surtout recontacté la personne pour l’inviter à porter plainte. On a identifié des témoins potentiels. Et on a également identifié la séquence des caméras de surveillance que la police peut demander le cas échéant", détaille Françoise Ledune, la porte-parole de la Stib.

D’une manière générale, les signalements pour racisme explosent dans le contexte actuel et depuis la mort de George Floyd. 116 signalements en juin 2018. 135 en juin 2019 et déjà 167 cette année, alors qu’il reste encore 12 jours dans le mois. Le nombre de plaintes déposés par contre reste stable. L’acte raciste reste difficile à prouver, dans certains cas.

"L’insulte ne suffit pas au regard de la loi puisque la loi prévoit le terme inciter. Incitation sous-entend qu’il y ait finalement un message qui soit adressé à un groupe plus large, à un tiers et qui est un message haineux, voire discriminatoire. Mais donc il faut effectivement que l’on puisse prouver qu’il y ait une incitation à la discrimination et pas une simple insulte entre deux personnes", éclaire le porte-parole du parquet de Bruxelles, Denis Goeman.

En Belgique, toute incitation à la haine est punissable. Les auteurs risquent une lourde amende et une peine de prison pouvant aller jusqu’à un an.


 

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