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"On ne sait pas travailler correctement": l’appel à l’aide d’un jeune policier affecté à la section terrorisme

 
 

Un document RTL… dans le contexte terroriste que nous connaissons. Il s’agit de la lettre d'un jeune policier de la section terrorisme de la police fédérale. Il n'a pas été formé à ce qu'il fait. Il est débordé. Les syndicats confirment que la gestion du personnel est catastrophique. C’est une information développée par Benjamin Samyn et Gaëtan Zanchetta.


"On ne nous explique pas comment extraire les données collectées"

Le courrier a été rédigé par un jeune inspecteur affecté contre sa volonté à la division terrorisme de la police judiciaire de Bruxelles. Sans qualification particulière par rapport à la problématique, l’agent aurait reçu une formation accélérée. "Je tiens à préciser qu’il s’agissait plus d’un exposé vague du programme que d’une formation! On ne nous explique pas comment extraire les données collectées, ce qui est pertinent ou non, ce qu’il faut garder ou supprimer. On ne sait absolument pas travailler correctement", écrit l’inspecteur.

Ce jeune policier n’est pas un enquêteur de première ligne mais même dans une fonction plus accessible, il doute de son utilité. "En somme, mon travail consiste à mettre proprement des données dans un fichier Excel. Ou alors je dois vérifier des dizaines de milliers de liens internet afin de voir si le target a consulté des pages liées au terrorisme. Mais encore une fois comment savoir ce qui est pertinent ou non?", s’interroge l’inspecteur.


"C’est complètement irresponsable"

Un "problème" également pointé par Thierry Belin, le président du syndicat libre SNPS en province de Namur: "On n’envoie pas les personnes aux bons endroits. On prend un tout jeune collègue qui n’a aucune expérience dans les enquêtes judiciaires, à fortiori aucune expérience dans les enquêtes de terrorisme et on le met dans un service aussi sensible que la division qui doit traiter de ces informations-là. C’est catastrophique. C’est complètement irresponsable", affirme-t-il.

La question de la gestion du personnel est donc posée, alors qu’il y aurait un manque d’effectif de 28% à la police fédérale. "Il manque entre 3 et 4.000 membres du personnel à la police fédérale à l’heure actuelle. On nous dit qu’on va faire un effort, qu’on engage plus, 1600 au lieu de 800. Simplement, on n’a pas prévu le budget qui allait avec. On ne sait pas les équiper donc ils n’ont pas de tenue adéquate. De nouveau, un manquement grave. C’est une gestion déplorable", estime encore Thierry Belin.

Dans son courrier, l’agent précise également que des policiers plus aguerris sont obligés de corriger et de refaire son travail, quand il manque d’informations concernant les objectifs à réaliser.


 

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