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"À cause du coronavirus": Timéo, 10 ans, scolarisé à domicile, comme 2.400 élèves en Fédération Wallonie-Bruxelles

"À cause du coronavirus": Timéo, 10 ans, scolarisé à domicile, comme 2.400 élèves en Fédération Wallonie-Bruxelles
© Pixabay
 
 

En Fédération Wallonie-Bruxelles, 1300 élèves de plus que l'an dernier suivent les cours à domicile. Au total, cela fait 2.400 élèves, dont Timéo, 10 ans. Avec sa maman Tatiana, ils se sont lancés dans l'aventure de l'école à la maison depuis cette rentrée de septembre. "J'ai voulu faire l'école à domicile à cause du coronavirus et tout ça", explique Timéo, qui ne se sentait pas serein en juin dernier, à la fin des cours.
 
Tatiana gère cette rentrée en plus de l'éducation de sa petite fille de 4 mois. Elle partage les craintes de son fils. "On se demande qui croire", confie-t-elle. "Est-ce que c'est dangereux, ou pas dangereux ? Ça devient vraiment trop incohérent, et c'est cette incohérence qui me fait peur."

Pour le moment, tout se passe bien. Comme tous les enfants, Timéo a son cours préféré et son jour préféré aussi. "Les mercredis !", assure le garçon. "Parce qu'on fait des visites au musée ou des activités culinaires. Sinon, ma matière préférée, c'est les maths, mais je suis plus fort en français qu'en maths."

"On est quand même bien suivi"

Tatiana est aidée par sa maman et sa belle-mère pour l'organisation des cours, mais aussi par des amies enseignantes, des groupes Facebook et bien évidemment l'inspection de l'enseignement. "On est quand même bien suivi", affirme la maman. "Il aura d'ailleurs un examen pour ses 10 ans, parce que c'est tous les deux ans, pour voir si le niveau est acquis, si les manuels sont bien à jour et s'il faut rectifier certaines choses."

Timéo passera aussi un examen en fin de 4ème primaire, et d'ailleurs ça le stress un peu. "Parce que si je le rate, je retourne à l'école", précise l'enfant. Mais cet examen est encore loin. En attendant, Timéo profite de son temps à la maison pour s'exercer à la lecture, en lisant des petites histoires à Olivia, sa soeur de 4 mois.

Une hausse plus marquée cette année

Selon les chiffres de l'Administration Générale de l'Enseignement (AGE), les élèves inscrits à l'école à domicile sont de plus en plus nombreux ces dernières années. Pour cette rentrée de septembre, après une légère baisse l'année dernière, les chiffres sont à nouveau en hausse.

Pour l'année scolaire 2018-2019, 1.122 enfants étaient instruits par leurs parents chez eux. Cela reste tout de même un nombre marginal, quand on sait que la même année près d'un million d'enfants (966.711) allaient à l'école en Fédération Wallonie Bruxelles.

Nombre total d'élèves de l'enseignement à domicile

2013 > 892
2014 > 885
2015 > 909
2016 > 920
2017 > 1.044
2018 > 1.122

2019 > 1.103

Comment les autorités contrôlent-elles les enfants scolarisés à domicile ?

Laisser les parents se charger de l'enseignement de leur enfant ne signifie pas qu'on leur laisse faire n'importe quoi. De nombreux contrôles sont prévus afin que l'enfant ait le même niveau que ceux qui suivent l'enseignement des professeurs à l'école. C'est le Service général de l’Inspection qui est chargé du contrôle du niveau des études fixé par le loi. Celui-ci a lieu au moins l’année durant laquelle l'enfant atteint l’âge de 8 ans et de 10 ans, même si d'autres contrôles peuvent aussi avoir lieu.

En pratique, les parents reçoivent une convocation à un contrôle du niveau des études au minimum un mois à l’avance. Durant ce contrôle, l’enfant va réaliser quelques tests écrits et peut être amené à répondre à quelques questions posées oralement. Il s’agit également d’une rencontre avec les parents qui vont alors exposer la manière dont sont organisés les apprentissages de l’enfant.

L'enseignement à domicile ne dispense pas non plus l'enfant de passer les certificats d'étude comme les autres enfants. Il devra ainsi être bien préparé par ses parents pour réussir son CEB à 12 ans, son CE1D à 14 ans et CE2D à 16 ans.

Enfin, le Service d'Inspection vérifie aussi que l'enseignement à domicile ne devient pas un prétexte à endoctrinement d'idées extrémistes. Les parents ne peuvent ainsi pas prôner "des valeurs qui sont manifestement incompatibles avec la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales", dit la loi.


 

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