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Willy Borsus ne veut surtout pas d'une agriculture 100% bio en Wallonie: "On va créer une crise des prix!"

Willy Borsus ne veut surtout pas d'une agriculture 100% bio en Wallonie: "On va créer une crise des prix!"
 
 

Le ministre fédéral de l'Agriculture, des Classes moyennes, des Indépendants et des PME était l'invité d'Antonio Solimando ce matin sur Bel RTL à 7h50.

Willy Borsus (MR) s'est notamment exprimé contre une agriculture wallonne trop fortement tournée vers le bio. "Le danger c'est un peu le syndrome du photovoltaïque. Si on décide par exemple que la Wallonie va être complétement bio dans dix ans (…) on va créer une crise des prix dans le secteur du bio", a-t-il expliqué.

Antonio Solimando: Quand l'agriculture wallonne pousse vers davantage de bio que la Flandre, vous dites à la Wallonie 'vous vous trompez, vous allez vers trop de bio'. Est-ce que ce n'est pas un signe que vous n'êtes pas sur la même longueur d'onde que les agriculteurs wallons?

Willy Borsus: Sur ce point-là en particulier, je ne suis pas sur la même longueur d'onde que les ministres cdH wallons, mais je suis sur la même longueur d'onde, par contre, que les agriculteurs et les structures représentatives, les fédérations.

A. S.: Mais les agriculteurs qui font du bio sont très contents. Le label est assez populaire.

W. B.: Il faut soutenir le bio et les différentes filières bio, la commercialisation de nos produits et leur promotion sur le marché belge. Mais il faut éviter un danger, et le danger c'est un peu le syndrome du photovoltaïque, que le cdH connaît pourtant bien. Si on surchauffe le secteur du bio, si on décide par exemple que la Wallonie va être complétement bio dans dix ans, ou que par ailleurs on va augmenter le nombre de producteurs bio de 50% en l'espace de trois ans, on va créer une crise des prix dans le secteur du bio. Donc je suis offensif par rapport au soutien à ces productions, mais au même temps je veux du pragmatisme, du réalisme économique.

A. S.: Mais ce ne serait pas une marque de fabrique pour la Wallonie d'être 100% bio par exemple?

W. B.: Ça peut être une des marques de fabrique, mais l'affirmer comme ça sous forme de slogan…

A. S.: Parce que là on consomme des produits bio importés, si on remplaçait ça par des produits wallons, ce serait plutôt bénéfique pour la consommation et pour notre agriculture non?

W. B.: Il y a vraiment une croissance du bio, de notre production, de notre consommation, qu'il faut aider, promouvoir et soutenir, je le fais. Mais attention à créer un mécanisme qui va faire du tort au modèle. Il y a environ 73.000 agriculteurs, l'agroalimentaire en Belgique emploie aussi 80.000 personnes, donc on parle d'un secteur qui dépasse au total les 150.000 emplois dans notre pays. Donc nous devons être, ensemble, vraiment vigilants par rapport aux orientations qui sont données de manière à soutenir le conventionnel, la transformation, l'innovation, l'exportation de nos produits et à soutenir la valorisation chez nous. J'ai moi-même, naguère, fait de la transformation à la ferme familiale, avec la tournée de beurre et de lait à Ciney et à Marche, ce sont mes racines, mais attention à ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain.


 

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