Stéphane Moreau, à la tête de la commune d'Ans depuis le printemps 2011, a décidé de démissionner en sa qualité de bourgmestre "souhaitant ainsi anticiper les récentes décisions du gouvernement wallon", a-t-il annoncé mardi par voie de communiqué.
La nouvelle est tombée ce mardi peu après 15h. Suite au scandale Publifin, Stéphane Moreau a décidé de démissionner de sa fonction de bourgmestre d'Ans. "Après 5 années passées à la tête de la commune d’Ans en qualité de Bourgmestre et plus de 20 années de présence au sein du Collège communal, j’ai décidé de quitter la fonction mayorale. En effet, j’ai souhaité anticiper les récentes décisions du Gouvernement wallon, dans la mesure où mon appartenance, certes partielle, au monde politique, finit par nuire à l’entreprise que je dirige et que j’ai fait grandir avec mes collègues et les centaines, devenus des milliers, de travailleurs. Cette décision est pour moi un déchirement personnel. Ma famille est ansoise depuis 7 générations", a-t-il indiqué dans un communiqué de presse.
"Je pense avoir contribué à changer profondément cette commune"
L'ancien maïeur d'Ans a ensuite souligné son engagement auprès de sa commune pendant les plus de 20 années qu'il avait passé à la tête de la commune et a évoqué son successeur. "Je pense avoir contribué à changer profondément cette commune et je pars avec le sentiment du devoir accompli. J’aurai d’ailleurs l’occasion de faire le bilan de ces plus de 20 années passées au sein de l’Exécutif communal ultérieurement. J’ai mis en place une équipe à la fois jeune et expérimentée, capable de relever tous les défis futurs. Mon successeur sera, de par la loi, mon ami Grégory Philippin, qui œuvre à mes côtés depuis de nombreuses années et qui a toutes les qualités requises pour remplir la mission."
Il y a une dizaine de jours, Elio Di Rupo, président du PS, l'avait publiquement appelé à choisir entre son mandat mayoral et sa fonction de directeur général de Nethys. "Pour le surplus, je reste bien évidemment, ainsi que mes collègues du groupe Nethys, à la disposition du Parlement wallon, dès que mon état de santé le permettra. En effet, j’aspire maintenant à pouvoir me rétablir sereinement", a conclu M. Moreau
Qu'en pense l'opposition?
Du côté de l’opposition, cette démission n’est pas suffisante. "C’est une décision que certains socialistes lui demandent de prendre depuis des années. Je me rappelle Elio Di Rupo, Jean-Claude Marcourt lui ont déjà demandé de faire ce choix. Ce qu’il y a, la démission de Stéphane Moreau ne clôt pas le dossier. Il y aura des réformes à prendre, y compris pour le groupe Nethys, mais il y a aussi une commission d’enquête parlementaire que nous réclamons et nous mettrons le point en urgence demain au Parlement wallon", a réagi Pierre-Yves Jeholet, chef de groupe MR au Parlement wallon, au micro de Frédéric Delfosse pour le RTLinfo 19H.
"C’est quand même au sein de la nébuleuse Publifin que les problèmes interviennent et c’est quand même un peu curieux que le pas de côté se fasse tout à fait ailleurs. Mais, pour le reste, ça fait 10 ans que le Parlement de Wallonie a adopté un décret pour que ces cumuls ne soient plus possibles et il a fallu finalement 10 ans pour que les choses bougent du côté de Liège. Tous les enjeux majeurs restent pour le moment sous le boisseau. Ces salaires, ces filiales, Nethys et tout ce qu’il y a autour et on attire l’attention sur des éléments quelque part périphériques, ce n’est pas là que ça se passe", a insisté Stéphane Hazée, député Ecolo wallon.
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