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De nombreux musées confrontés à un "pourrissement sur pied" en Belgique: la ministre du Budget Sophie Wilmès s'exprime

 
 

La ministre fédérale chargée de la Politique scientifique va se concerter prochainement avec les instituts et musées fédéraux, qui se plaignaient lundi matin dans la presse d'être "exsangues" car victimes de coupes budgétaires de 13 à 30% en 10 ans. "J'entends et je comprends les difficultés des institutions", assure ainsi Sophie Wilmès (MR). La libérale se dit ouverte à aider les institutions à trouver des solutions structurelles qui assurent leur bon fonctionnement et ce, "dans les limites du cadre des affaires courantes".

Selon divers de leurs directeurs, interrogés dans Le Soir lundi, les musées fédéraux sont confrontés à "une situation impossible", "une crise majeure", "un pourrissement sur pied". Les musées royaux des Beaux-Arts ont par exemple perdu un cinquième de leur personnel et un quart de leur dotation depuis 2007. Les établissements scientifiques aussi fonctionnent avec des bouts de ficelle, comme le muséum des sciences naturelles de Bruxelles. "Les établissements scientifiques fédéraux ont connu presque 10 ans de réductions budgétaires. Au niveau du musée des sciences naturelles, la baisse du pouvoir d'achat est de 13% sur cette dernière législature. On a perdu du personnel alors même qu'on a compensé sur nos moyens propres. Ça fait quelques années que si nous n'avions pas de projets financés hors dotation, des projets de recherche, d'exposition, nous ne pourrions pas financer le fonctionnement de base", témoigne Camille Pisani, la directrice de l'Institut royal des Sciences naturelles, dont dépend le musée.


"J'exerce ces nouvelles fonctions depuis quelques jours"

Sophie Wilmès, ministre du Budget, a récemment récupéré la compétence de la Politique scientifique après la chute du gouvernement Michel. "J'exerce ces nouvelles fonctions depuis quelques jours seulement mais j'ai très vite décidé de rencontrer ces institutions afin d'établir un dialogue direct, franc et honnête avec eux. Maintenant que nous sommes opérationnels, les invitations partiront très prochainement", assure-t-elle ainsi. La ministre souligne toutefois l'importance de maintenir une politique d'assainissement budgétaire. Consciente des difficultés qu'a pu engendrer la participation des musées fédéraux à l'effort collectif de réduction du train de vie de l'État, elle rappelle que des financements supplémentaires ponctuels ont été octroyés à divers projets pour cette raison.


"Etablir une feuille de route"

Des marges budgétaires ont en outre été dégagées chaque année pour les différents ministres fédéraux, dont les secrétaires d'État successives chargée de la Politique scientifique, ajoute-t-elle. Et la Loterie Nationale, dont elle a la tutelle, a également joué son rôle, précise encore Sophie Wilmès. "Aujourd'hui, nous devons voir quels autres leviers peuvent être actionnés pour soulager nos institutions culturelles et établir une feuille de route." La libérale se dit dès lors ouverte à aider les institutions à trouver des solutions structurelles qui assurent leur bon fonctionnement et ce, dans les limites du cadre des affaires courantes. Les directeurs des musées ont également mis en cause les normes comptables européennes "SEC2010", contraignant à l'équilibre budgétaire parfait pour chaque exercice.

L'interprétation de celles-ci par la Belgique a pour impact concret d'empêcher tout achat d'œuvre d'art de plus de 30.000 euros par exemple, illustraient-ils. Le gouvernement fédéral s'est accordé en faveur d'une certaine "souplesse" budgétaire, répond la ministre. "Dès lors, en ma qualité de ministre du Budget, j'ai accepté sur demande des ministres responsables, à plusieurs reprises, la dégradation du solde de certaines institutions pourvu que l'apport de futures recettes soit garanti mais aussi que l'équilibre général entre toutes les institutions soit préservé", nuance-t-elle.


 

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