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Scandale Publifin: Ecolo se demande ce que le PS et le cdH ont à cacher pour avoir refusé une commission d’enquête

 
 

Ecolo dénonce le fait que "PS et cdH cherchent manifestement par tous les moyens à sauver les meubles" dans le scandale Publifin, en refusant une véritable commission d'enquête qui ferait la lumière sur qui a réellement participé et fermé les yeux sur le système Publifin. Comme attendu, la commission des Affaires générales du parlement wallon a approuvé la création d'une commission spéciale Publifin et rejetté la commission d'enquête ce mercredi.

"Après avoir dans un premier temps opposé un refus net (à la demande de commission d’enquête réclamée par l’opposition Ecolo – MR, ndlr), PS et CDH espèrent à présent passer entre les gouttes en proposant, non pas une commission d'enquête, mais bien une commission spéciale", explique Ecolo ce mercredi dans un communiqué.

"Manifestement, PS et CDH ne comprennent pas encore l'ampleur du séisme, ainsi que le besoin d'avoir des réponses à la hauteur de la gravité des faits constatés. Seule une commission d'enquête, munie des pouvoirs d'un juge d’instruction, permettra d'assurer la mise à plat de la nébuleuse et d'aller au bout des choses. Pour les écologistes, vouloir imposer une commission spéciale plutôt qu'une véritable commission d'enquête relève d'une énième tentative, de la part du PS et du CDH, de minimisation et de confinement", détaille Stéphane Hazée, le chef de groupe Ecolo au parlement wallon, dans un communiqué.


Pour ne pas mettre le PS et le cdH en difficulté

Les chefs de groupe PS et cdH au parlement wallon, Christophe Collignon et Dimitri Fourny, ont justifié ce matin devant la presse, avant l'ouverture de la séance plénière, le choix qu'ils font d'une commission spéciale plutôt qu'une commission d'enquête. "Il ne faut pas être naïf dans le jeu entre majorité et opposition. La confiance est érodée. Nous voulons un timing ramassé pour faire la lumière et aller au fond des choses. L'opposition, elle, veut faire durer les choses pour mettre en difficulté le gouvernement", a exposé M. Collignon.

La commission d'enquête, dotée de plusieurs pouvoirs d'un juge d'instruction, vise à la recherche d'une responsabilité individuelle sur le plan pénal. "Est-ce le rôle du parlement aujourd'hui ? Nous ne sommes pas des magistrats instructeurs ni des censeurs, et le risque existe d'une intromission dans l'information judiciaire" ouverte par le ministère public, ajoute le socialiste.

Dimitri Fourny ajoute que la dernière commission d'enquête au parlement wallon, instaurée en 1994 sur le scandale des déchets, s'était éternisée et n'avait été que "peu efficace" en raison des problèmes juridiques soulevés ou des contraintes dues au respect des droits de la défense, etc. A l'inverse, la commission spéciale pourrait entamer des auditions dès la semaine prochaine et "enclencher une dynamique positive". Et "si ça coince, on peut toujours changer les choses" et passer à une commission d'enquête. Il affirme que la commission spéciale dispose de suffisamment d'armes pour aller au bout des choses. "Les responsables publics viendront", assure-t-il.

Le texte PS-cdH envisage un rapport dans les deux mois, sans s'enfermer toutefois dans des échéances si une prolongation s'avère nécessaire. En plénière, après les votes sur l'urgence de prendre les propositions de résolution en considération, le président du parlement wallon André Antoine a suspendu la séance pour convoquer le Bureau élargi. Si une commission spéciale devait être décidée au terme de la journée, la présidence reviendrait à un PS, en respect de la clé D'Hondt, selon M. Collignon.


 

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