Ce jeudi matin, Raoul Hedebouw, député fédéral et porte-parole national du PTB, le Parti du Travail de Belgique, était l'invité de Martin Buxant sur BEL RTL .
Le député fédéral est logiquement revenu sur son agression au cœur de son fief, Liège. Le premier mai dernier, lors d'un discours de M. Hedebouw, un homme avait pu s'avancer sans problème derrière le député et lui asséner un coup de couteau dans le haut de la jambe, alors qu'il s'apprêtait à prendre la parole, place Saint-Paul.
M. Hedebouw a été soigné dans les bâtiments proches de la FGTB, a prononcé son discours normalement et a ensuite été conduit aux urgences. L'agresseur, un Turc de 62 ans domicilié à Liège, mais pas vraiment connu des services de police, a été blessé lors de son arrestation et a été conduit, lui aussi, aux urgences.
Est-ce un fait divers, ou un fait à caractère politique ? "On ne sait pas encore répondre à cela, l'instruction est en cours. Mais d'après les premiers éléments, oui, il y a un lien entre le fait que je sois mandataire politique et cette agression. Donc oui, elle est politique, la personne n'est pas passée comme ça, par hasard".
Est-ce que vous auriez du être davantage protégé ? "Le problème, c'est que j'ai toujours été comme ça, avec cette accessibilité au niveau des gens. Je n'ai jamais eu personne pour me protéger. Mais oui, en effet, il y a une remise en question à faire depuis ce 1er mai, que je devrais plus me protéger. On en a discuté avec les 'cama' pour voir s'il fallait un service de sécurité lors des évènements publics. J'ai eu des discussions aussi avec la police".
Est-ce qu'elle a bien fait son boulot, la police ? "Comme elle me l'a dit, elle ne s'attendait pas à ce que je sois agressé, et moi non plus. Ce n'était pas moi qui étais directement dans le viseur, et ce n'est pas Raoul Hedebouw qui est le premier visé (au niveau des risques d'agression) en politique belge aujourd'hui. Donc je comprends qu'il n'y avait pas de mesures supplémentaires. Mais moi, de mon côté, je n'ai jamais rien remis en place, car je veux garder cette accessibilité".
Donc vous allez avoir une protection rapprochée ? "Oui, mais pas ici, dans le studio, hein! On va prendre des mesures, mais il faut me laisser le contact direct avec les gens, sinon je ne sais plus faire de la politique, je vais faner comme une fleur qui n'a pas d'eau. Ce ne serait pas bon pour moi ni pour le parti".
Est-ce que ça veut dire qu'au-delà de votre cas, on doit avoir peur de faire de la politique aujourd'hui ? "Je ne crois pas, c'est la raison pour laquelle je suis remonté tout de suite sur le podium le premier mai. Dès que les médecins m'ont dit que c'était OK, que je pouvais aller un quart d'heure plus tard à l'hôpital, j'ai demandé au brancardier de pouvoir encore faire mon speech, parce que je voulais donner un signal: il ne faut pas avoir peur. Il faut se battre pour ses idées, et oser aller à l'offensive. Ce n'est pas un coup de couteau qui va m'enlever mes convictions: quand on fait de la politique, on le fait pour les gens, il faut prendre certains risques. Mais il faut être un peu plus prudent".
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