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Polémique: que faisait Bart De Wever à une réunion de crise au lendemain des attentats de Bruxelles?

Polémique: que faisait Bart De Wever à une réunion de crise au lendemain des attentats de Bruxelles?
 
 

Le président de la N-VA et bourgmestre d'Anvers a assisté au lendemain des attentats de Bruxelles à une réunion au cabinet du ministre de l'Intérieur Jan Jambon. Une réunion de crise qui ne concernait pourtant en principe que les seuls hauts responsables des services de police.... et où Bart de Wever n'avait rien à faire.

Le président de la N-VA Bart de Wever était présent au lendemain des attentats, le 23 mars, à une réunion de crise qui avait lieu au cabinet du ministre de l'Intérieur Jan Jambon, révèle La Libre Belgique sur base d'informations récoltées par Paris Match. Cette rencontre qui réunissait les hauts responsables de la police, avait pour cadre les ratés dans la transmission des informations entre la Turquie et la Belgique, relativement à l'arrestation en juin 2015 d'Ibrahim El Bakraoui, le futur kamikaze de l'aéroport de Zaventem, à Gaziantep, ville voisine de la frontière syrienne.


"Un président de parti n’a rien à faire là"

Pour le député cdH Georges Dallemagne, membre de la commission attentats, c’est inacceptable: "A ma connaissance, c’est sans précédent, un président de parti n’a rien à faire là, c’est une confusion totale des genres. Je rappelle qu’un gouvernement est sous le contrôle du parlement, le ministre de l’Intérieur est sous le contrôle du parlement, et pas sous le contrôle de son président de parti, lorsqu’il agit comme ministre de l’Intérieur", a-t-il expliqué à Bel RTL.

Invité de Pascal Vrebos sur RTL-TVI, le ministre-président wallon Paul Magnette (PS), a réagi: "La présence de Bart De Wever est un vrai problème, il n'a absolument rien à faire là. C'est une réunion entre le ministre de l'Intérieur et des chefs de la police. Il y a là des informations confidentielles. On parle d'un pays qui vient d'être frappé par des attentats terroristes, et on a le sentiment que le président de la N-VA est là soit pour protéger son ministre pour qu'on ne voie pas certaines fautes, soit pour faire un coup politique". "Dans tous les cas de figure, cela doit être condamné avec la plus grande fermeté", a-t-il ajouté.


Jan Jambon et la N-VA s'expliquent

Pour se justifier, la N-VA a expliqué que Bart De Wever était déjà présent au cabinet de l’Intérieur, pour une autre réunion. "Donc on apprend qu’il fait ses réunions de parti dans les cabinets ministériels ? De nouveau, c’est un gros dérapage, puis on imagine mal, le 23 mars, la N-VA, Bart de Wever, les ministres N-VA, parlant de tout autre chose que des attentats".

C'est par ailleurs à ce moment-là que le président turc Recep Erdogan indiquait que ses services avaient bien communiqué les informations nécessaires sur El Bakraoui en temps voulu. "Sentant que sa responsabilité politique était engagée et qu'il pouvait être amené à démissionner, le ministre aurait cru bon de faire participer Bart De Wever à la discussion, 'bien que ce soit inhabituel'", a justifié le cabinet à Paris Match.

Deux jours après cette réunion, sa démission ayant été refusée, M. Jambon avait incriminé, devant le parlement, l'officier de liaison de la police fédérale à Istanbul, Sébastien Joris, mis hors de cause aujourd'hui grâce à des éléments qui le disculpent. Jan Jambon va devoir expliquer lundi aux parlementaires de la commission d'enquête sur les attentats du 22 mars les raisons qui ont motivé l'accusation lancée à l'encontre de l'officier de liaison.


La réaction du MR: "Il n'y a pas matière à polémiquer"

"Il n'y a pas matière à polémiquer. L'opposition s'enflamme un peu au sujet de la présence de Bart De Wever au cabinet de M. Jambon au lendemain des attentats du 22 mars, mais il faut ramener les choses à leur juste proportion", a commenté le porte-parole du Mouvement réformateur. Selon celui-ci, la situation politique était telle que le ministre de l'Intérieur envisageait à ce moment de démissionner. "Quoi de plus normal que de consulter son président de parti. C'est une situation relativement normale dans ce contexte", a encore dit le porte-parole du Mouvement Réformateur.


 

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