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Formation fédérale: Bart De Wever et Paul Magnette veulent arrêter leur mission

  • Fin de mission pour Paul Magnette et Bart De Wever

  • Les préformateurs veulent arrêter: et maintenant?

 
 
 

Après une rencontre courte et laborieuse avec la famille libérale (MR et Open VLD), les préformateurs Bart De Wever (N-VA) et Paul Magnette (PS) ont décidé de jeter l'éponge, rapportait ce matin Het Laatste Nieuws sur son site internet. Selon nos informations, les préformateurs demanderont lundi au Roi de mettre un terme à leur mission. Ils recommandent que les libéraux et les écologistes prennent la main, eux qui ont refusé la note de préformation signée N-VA/PS.

Libéraux et écologistes, les deux possibles choix d'extension du "club des 5" pour le duo de missionnaires royaux, avaient envoyé jeudi aux journalistes un communiqué commun, exprimant leur refus de se voir entraîner dans un jeu d'escalade, les uns contre les autres.

Ils demandaient de la "clarté" sur les partenaires privilégiés par le PS et la N-VA pour construire une éventuelle nouvelle coalition au fédéral. La communication commune n'avait pas vraiment plu, parmi les 5 partis qui se disent prêts à entamer des discussions (PS, sp.a, N-VA, CD&V, cdH).

Réunion pénible

La critique semblait plus directement viser le MR, volontiers accusé par les nationalistes de vouloir garder le poste de Premier ministre. Vendredi matin, les présidents libéraux ont malgré tout été accueillis par les préformateurs. La réunion n'a pas duré plus d'une heure et s'est péniblement déroulée, a-t-on ensuite appris.

Côté libéral, on indique que le duo Magnette - De Wever n'a pas encore fait un choix de coalition privilégiée. La marge de négociation quant au contenu de leur note est également jugée trop faible.

Lundi chez le Roi

On attendait vendredi également une nouvelle rencontre des préformateurs avec les Verts, mais ces derniers ont affirmé en matinée qu'elle était "annulée", n'ayant pas reçu d'invitation formelle des missionnaires royaux.

Lundi, le duo était censé remettre son rapport au Roi. Les préformateurs devraient demander au Roi de confier la suite de la mission aux partis libéraux et verts, toujours selon HLN. 

Face à cette annonce, le président du cdH s'est dit animé par "un sentiment de dépit et de détermination" et appelle à "un sursaut de la classe politique" dans le RTL Info 13 heures. "On voit que pendant des mois et des mois plusieurs partis ont demandé que PS et N-VA travaillent ensemble, au motif qu'il était essentiel pour l'avenir et la stabilité de ce pays que les deux grandes formations de part et d'autre de la frontière linguistique collaborent. Maintenant que c'est fait, on savonne un peu la planche", poursuit-il.

Le bourgmestre de Namur considère "qu'il y avait encore matière très largement sur les menus institutionnel et socio-économique à pouvoir débattre et dialoguer de manière intelligente". Dans le contexte de crise apporté par l'épidémie de coronavirus, le président du cdH s'inquiète de l'impact de la fin de cette mission : "Si on n'est même plus capable de se réunir autour d'une table pour commencer une discussion, un dialogue, alors effectivement on peut commencer à sérieusement s'inquiéter et j'espère que chacun va se ressaisir, reprendre de la hauteur", conlut-il.

Sudpresse annonce que le Roi aurait interrompu ses vacances: le Palais dément

Alors qu'on s'attendait à une réunion avec le Roi pour lundi, nos confrères de Sudpresse ont indiqué ce vendredi après-midi que le souverain aurait interrompu ses vacances à l'étranger. Nous avons contacté le Palais royal, qui dément formellement l'information.  "Le Roi est disponible si nécessaire", a démenti le Palais. "Mais à ce stade, ses plans n'ont pas été modifiés et le rendez-vous est toujours fixé à lundi en matinée", a-t-il ajouté sans pouvoir toutefois préciser l'heure de cette rencontre.

PS et cdH restent "dispo" et regrettent l'échec, verts et libéraux temporisent

"Il était déjà clair jeudi qu'il n'y avait pas de majorité pour soutenir le projet de Bart De Wever (N-VA) et Paul Magnette (PS)", entend-on vendredi chez certains partis. Le noyau de la note était en effet une sorte d'échange entre une réforme institutionnelle voulue par les nationalistes et une politique socio-économique défendue par les socialistes. Ce qui finalement ne convenait ni aux verts, ni aux libéraux.

Du côté des verts, on apprenait vendredi que la réunion qui était envisagée le jour-même avec les préformateurs n'aurait finalement pas lieu, alors que le duo Paul Magnette - Bart De Wever a quand même revu en matinée les présidents des partis libéraux. "On aurait donc dit que les préformateurs avaient finalement fait leur choix, en faveur des libéraux", explique une source chez Groen.

Finalement, la brève et pénible rencontre a débouché chez les préformateurs sur le constat qu'il valait mieux s'arrêter là, qu'ils n'étaient plus en capacité de poursuivre leur mission.

Ni verts ni libéraux ne s'expriment vendredi sur une possible mission qui leur serait confiée à l'avenir. "Nous restons disponibles", entend-on brièvement du côté de Groen et de l'Open Vld, qui ne vont pas plus loin. Une disponibilité qui est d'ailleurs également ré-affirmée par le PS vendredi, qui "regrette" l'attitude des libéraux dans les négociations et se dit toujours disposé à travailler à une solution pour le pays. Chez Ecolo, on ne réagit pas. Au MR, on reste sur la même ligne que le décisif communiqué vert-bleu de jeudi: "Le MR veut un gouvernement avec une majorité parlementaire rapidement. L'urgence économique et sociale sont les priorités. (...) Il faut faire des compromis et les notes doivent évoluer. Pas les invectives", a réagi sur Twitter le président des libéraux francophones Georges-Louis Bouchez.

"On a le temps jusqu'au 17 septembre", tempère le président de l'Open Vld Egbert Lachaert au micro de la VRT, au JT de midi. "On sent qu'il y a une sorte de forcing", regrette-t-il. "On n'en est qu'aux préliminaires, pour une décision qui sera réellement prise en septembre, car c'est à ce moment-là qu'un vote de confiance au gouvernement Wilmès est au programme". Aux yeux du président de l'Open Vld, la "note" De Wever - Magnette était "trop socialiste", et "trop N-VA sur le plan communautaire". Pour lui, toutes les options sont désormais ouvertes, affirme-t-il.

En résumé, la note était imbuvable pour les verts et les libéraux, qui par ailleurs ne semblent pas avoir apprécié que l'on tente de précipiter leur participation à des négociations sur une telle base. Joachim Coens, président du CD&V, l'un des partis du "club des 5", "regrette" vendredi l'évolution des choses. "Le but était évidemment que cette mission réussisse".

Même son de cloche chez Maxime Prévot, président du cdH. Il exprime vendredi via Twitter des "regrets", "que chacun n'ait pas été capable de prendre de la hauteur pour débattre ensemble autour d'une table plutôt que par communiqués". "Tout était encore à écrire et rien n'avait donc encore été validé, y compris l'institutionnel", rappelle celui qui avait déjà insisté précédemment sur ce point. Côté cdH, on reste aussi "dispo", comme le PS. "Le cdH se placera toujours du côté d'une solution pour sortir ce pays de ses multiples crises (sanitaire, socio-éco, climatique, budgétaire et politique)", résume son président. "Savonner les planches serait-il devenu un sport national?", s'interroge-t-il au passage.


 

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