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Leur parti est en chute dans les sondages: voici la réaction des militants socialistes lors du congrès de rentrée

 
 

Le Parti socialiste organise son congrès de rentrée aujourd'hui à Soignies. Un parti en baisse dans les derniers sondages, concurrencé par la gauche de la gauche, le PTB. Quel est le sentiment des militants face à la montée du parti du travail de Belgique? Unis, ils serrent les rangs. Jimmy Méo, Patrick Lejuste.

Quand les militants se réunissent, ils affichent fièrement leurs couleurs. Pour eux, le PS est le seul et vrai parti de gauche qui ne flanchera jamais. "L'état d'esprit est très bien, nous ne sommes pas encore aux élections. Nous préparons et, sagement, nous écoutons les gens", confie une militante. "Depuis la nuit des temps, ça a toujours été comme ça, mais le PS n'a jamais été en baisse, il est toujours au top et vous le verrez", lance un autre témoin avec le sourire.

Pourtant, les sondages sont en baisse et le PTB grappille des voix à gauche.

Pour rappel, voici l'évolution des sondages suite aux élections de mai 2014 en Wallonie:

Et l'évolution des sondages à Bruxelles:


"On le voit comme un parti de gauche, et on n'a pas trop peur, moi je n'ai pas peur du tout d'eux", explique Dominique, venue assister au congrès. "Le PTB n'est pas crédible, il ne veut gouverner avec personne, c'est facile de critiquer quand on est dans l'opposition. L'opposition, tout le monde le fait bien. Mais quand il faut gérer ce n'est pas la même chose", confie Roland.

Sur place, nos équipes ont pu assister aux chants des militants. Les paroles et les valeurs sont les mêmes qu'au PTB. Mais la rivalité politique se fait davantage ressentir aujourd'hui. En congrès, militants et élus resserrent les rangs, sourient, et gardent un optimisme presque à tout épreuve.


"On ne mentionne pas une seule fois les sondages"

Comme a pu le constater notre journaliste, le discours d'Elio Di Rupo est en cohérence avec la ligne éditoriale du congrès de rentrée. "On ne mentionne pas une seule fois les sondages, comme très souvent lorsqu'ils sont en baisse. On ne parle pas une seule fois du PTB, très peu du MR, mais il y a eu quand même quelques allusions", commente Jimmy Méo. "Avec des phrases du style 'la droite est à des années lumières', ou encore 'le PS est le seul parti progressiste de masse', c'est clairement une allusion au PTB", ajoute-t-il.

Elio Di Rupo a également fait du traité transatlantique, le TTIP, un fer de lance. Le PS se place très clairement contre le TTIP, tout comme le PTB. Autres points abordés durant le congrès: la réduction du temps de travail, la semaine des quatre jours, l'emploi et la réorganisation du travail pour éviter de nouveaux dossiers comme celui de Caterpillar, ainsi que la montée de l'extrême droite en Europe.
Les dirigeants n'ont pas abordé une seule fois les sondages. Ils ont tenu à afficher une image unie, Paul Magnette était par exemple assis aux côtés d'Elio Di Rupo durant les discours, avec pour objectif d'afficher un parti fort et soudé.


Le président du PS plaide pour une "entreprise à codécision"


Le président du Parti Socialiste Elio Di Rupo a plaidé dimanche pour l'insertion dans le droit belge d'une nouvelle forme d'entreprise: "une 'entreprise à codécision' qui accorde autant de pouvoir aux travailleurs qu'aux actionnaires", a-t-il expliqué lors du congrès de rentrée du PS à Soignies.

Ces entreprises seraient codirigées par un conseil d'administration et par un conseil des travailleurs. Toutes les décisions de la vie d'entreprise devraient obtenir l'aval de ces deux instances. "Cette forme d'entreprise viendrait utilement compléter le panel de sociétés existant dans notre droit national. Le PS entend ainsi offrir une nouvelle alternative au capitalisme et à la vision ultralibérale de l'économie", a déclaré le président des socialistes. Ce dernier a également une nouvelle fois plaidé pour la réduction du temps de travail via la mise en place d'une "semaine de travail de quatre jours, sans perte de salaire pour le travailleur, et avec embauche compensatoire". "Avez-vous vu le tollé que cette proposition d'une semaine de quatre jours a suscité auprès des conservateurs de tous poils? On se serait cru revenu un siècle en arrière!", a scandé M. Di Rupo, avant d'affirmer que son parti démontrerait, là où il exerce les responsabilités, la pertinence et la viabilité de cette idée d'avenir. La réduction du temps de travail a également été défendue lors de ce congrès par l'économiste français Pierre Larrouturou, qui a été fait membre d'honneur du Parti Socialiste.


 

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