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Les membres du comité de concertation refusent de s'exprimer après la marche arrière sur la culture

 
 

Le comité de concertation a été contraint de faire marche arrière sur l'une de ses décisions du 22 décembre. Le Conseil d'Etat a jugé la fermeture des lieux culturels disproportionnée et non adéquatement motivée. Les autorités ont donc annulé leur décision.

Réparer une erreur a visiblement rendu les membres du comité de concertation très discrets. Malgré notre insistance, aucun n'a souhaité s'exprimer à notre micro.

Le politologue de l'ULB Pascal Delwit est venu expliquer les raisons de ce silence dans le RTL INFO 19H ce mercredi. Interrogé par notre journaliste Antoine Schuurwegen, il a également précisé les conséquences de ce rétropédalage sur les décideurs politiques.

Antoine Schuurwegen: Aucun responsable politique n'accepte de réagir. Que doit-on comprendre?

Pascal Delwit: Je pense qu'il y a d'abord un élément de sidération. C'est quand même un acte qui délégitime très fortement une décision qui a été prise de manière large, puisque c'est le comité de concertation, qui rassemble l'Etat fédéral et les gouvernements des entités fédérées, au total dix partis politiques, donc c'est quand même quelque chose de très important. Et puis il y a une deuxième dimension, qui est sans doute plus prospective. Ce que dit le Conseil d'Etat va avoir un impact profond dans le futur sur le comité de concertation, mais aussi sur tout le travail en amont. Le travail des experts, le travail du commissaire corona, le travail du gouvernement fédéral, le travail des gouvernements des entités fédérées. Donc ça va être un nouveau monde pour eux. En tout cas une nouvelle manière de travailler par rapport à laquelle, je crois, ils n'ont pas encore véritablement de réponse.

Antoine Schuurwegen: Cette décision de justice, c'est un désaveu pour le monde politique?

Pascal Delwit: C'est une forme de désaveu. À partir du moment où le Conseil d'Etat dit "Je suspends la décision parce qu'elle n'est pas suffisamment justifiée et motivée", on ne peut pas le comprendre autrement que comme un désaveu.

Antoine Schuurwegen: Selon le dernier Grand Baromètre RTL INFO-Le Soir-Ipsos, à peine un tiers des Belges fait confiance aux différents gouvernements. Est-ce que la séquence politique qu'on vient de vivre ces derniers jours ne va pas encore affaiblir cette confiance que les Belges ont dans les représentants politiques?

Pascal Delwit: Oui, sûrement. Il va sûrement y avoir, au moins temporairement, un affaiblissement de la confiance dans la prise de décision des responsables politiques, des ministres, des partis qui constituent les différents gouvernements. Après, il faut quand même souligner qu'aucun gouvernement ou aucun chef d'Etat dans les Etats européens, n'échappe à la difficulté et n'échappe à la défiance par rapport à la gestion de la pandémie.


 

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