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Le "Belgium-bashing" est surtout de l'"auto-bashing", selon Didier Reynders

Le "Belgium-bashing" est surtout de l'"auto-bashing", selon Didier Reynders
 
 

Lors de sa visite de trois jours à Cuba, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders n'a "pas eu une seule question" sur la situation en Belgique, alors que les troubles sociaux frappent le pays. La seule constante des échanges avec les Cubains aura été la compassion exprimée par ses interlocuteurs à la suite des attentats du 22 mars. Selon le vice-Premier MR, le "Belgium-bashing" est d'abord un mal belge.

Didier Reynders a évoqué l'image de la Belgique à l'étranger au cours d'une conversation avec les journalistes qui l'avaient suivi jusque dans les Caraïbes. Le chef de la diplomatie belge s'est exprimé sur les grèves qui frappent actuellement la SNCB et les prisons wallonnes et bruxelloises du pays, en soulignant la différence d'attitude entre les syndicats flamands et francophones.

"Pourquoi un cheminot de Charleroi est en grève, tandis que son homologue gantois, avec exactement le même statut, prend son service? ", s'interroge M. Reynders.

"Le ministre de la Justice Koen Geens a passé des heures et des jours à la table des négociations. Certains syndicats exigent que 100% de leurs revendications soient exaucées, autrement ils refusent de valider un accord. Pour eux, chaque décision prise depuis l'entrée en fonction du gouvernement doit être annulée. Si cela n'est pas une grève politique, de quoi s'agit-il alors? "

Didier Reynders juge les réformes menées par le gouvernement nécessaires, mais estime qu'elles ne constituent pas une révolution complète. Cela vaut notamment pour le relèvement de l'âge de la pension à 67 ans, qui a suscité de vives protestations. Il fait remarquer que cette disposition n'entrera en vigueur qu'en 2030 et qu'elle est logique étant donné l'augmentation de l'espérance de vie. Le libéral est néanmoins conscient que certains changements peuvent induire un "mécontentement social".

Le gouvernement doit laisser de la place à la concertation et souligne les efforts réalisés en ce sens par Koen Geens dans l'épineux dossier des prisons, mais aussi du ministre des Pensions Daniel Bacquelaine et de la ministre de la Santé publique Maggie De Block dans leurs compétences respectives. Didier Reynders constate que des modifications ont été apportées à plusieurs réformes, mais fait valoir que se concerter ne signifie pas être d'accord sur l'entièreté de l'accord. "Ce ne sont pas les syndicats qui vont gouverner le pays."

Le ministre juge également qu'il est évident que le PS veut se donner une image plus marquée à gauche, alors que le PTB et Ecolo le débordent sur ce côté. Il fustige également l'attitude de l'exécutif wallon (PS-cdH) qui s'oppose à l'accord de libre-échange noué entre l'UE et le Canada (CETA). "Que vont-ils dire aux Canadiens et aux Quebecquois? Nous ne voulons pas faire affaire avec vous? " Selon M. Reynders, la majorité wallonne joue un jeu dangereux qui risque d'avoir des conséquences communautaires. Certaines personnalités politiques flamandes se demandent ainsi si les exportations d'armes wallonnes à l'Arabie saoudite doivent être approuvées.


 

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