Les échevins gantois Tom Balthazar (sp.a) et Christophe Peeters (Open Vld) sont liés à un holding semi-public, la SA Publipart, qui octroie des primes conséquentes et investit dans des armes chimiques, rapporte samedi Het Laatste Nieuws.
Les tentacules de Publifin s’étendent jusqu’en Flandre, qui découvre ce samedi qu’elle n’échappe pas au scandale. Publipart, ce sont 17 administrateurs qui touchent chacun 19.000 euros par an pour assister à douze réunions. Parmi ces administrateurs, il y a deux échevins de la ville de Gand, un socialiste et un libéral: Tom Balthazar (sp.a) et Christophe Peeters (Open Vld). Tom Balthazar a quitté son poste en janvier après avoir passé neuf ans au sein de Publipart.
L'échevin socialiste gantois et candidat bourgmestre Tom Balthazar a démissionné de son mandat communal et ne sera pas tête de liste du cartel sp.a-Groen lors des prochaines élections communales, a-t-il finalement annoncé ce samedi.
L'opposition gantoise tire à boulets rouges
Avec ces révélations, l’opposition se frotte les mains. "C’est une construction financière très acrobatique. Mais c’est surtout la démonstration de ce que j’ai toujours dit: les socialistes de Gand sont les plus proche du PS francophone, y compris dans la culture de la cupidité", affirme Siegfried Bracke, conseiller communal N-VA.
Dans ce contexte, l'opposition demande le démantèlement de Publipart et la transparence totale sur ce dossier.
Publipart est liée à Publifin
Publipart, est une filiale de Publilec, elle-même détenue par Publifin et la ville de Gand, entre autre. Et pour ne rien arranger, les activités de Publipart restent floues. On sait qu’elle investit dans l’énergie à travers Elia et Fluxys. Mais selon Het Laatste Nieuws, elle injecte aussi son argent dans des fonds de pensions qui investissent notamment dans une société allemande d’armement. "Ces fonds de pensions investissent dans des armes chimiques. Dans des sociétés qui ne respectent pas les droits de l’homme. Et le fait que les administrateurs, notamment des échevins de la ville de Gand, touchent 19.000 euros par an, ça ne va vraiment pas", estime Tom Demeester, conseiller communal PVDA.
Les échevins disent qu'ils travaillent vraiment, au contraire des comités de secteur de Publifin
Les deux échevins se défendent. Ils travaillent vraiment et ça rapporte. En 2015, la ville de Gand a touché 10 millions d’euros de bénéfices.
Tom Balthazar, qui a démissionné il y a quelques mois de ses mandats mais continuera à accompagner le processus de sortie de Publilec jusqu'à son terme, renchérit en soulignant qu'il a déjà consacré beaucoup de temps à ce dossier. Il s'agissait notamment de négociations avec les autres actionnaires et administrateurs et de réunions avec des juristes et des conseillers financiers. Le travail n'était donc pas limité à des réunions formelles du conseil d'administration, insiste-t-il.
Les deux échevins expliquent encore que des "différences essentielles" existent entre les conseils d'administration de Publipart et les controversés comités de secteur de Publifin (dont Publipart est une filiale). Le premier est un organe d'une société indépendante possédant de grands actifs et dont l'existence est imposée par la loi, tandis que les seconds sont des organes consultatifs qui ne sont pas indispensables. Ils font également remarquer que les rémunérations payées par Publipart valent également pour les réunions de Publilec. Il n'y a donc pas de double rétribution. Ils soulignent enfin que toute rémunération sans contrepartie "ne se justifie pas".
Les deux échevins gantois mis en cause supposaient que la législation était respectée
Tom Balthazar et Christophe Peeters affirment ce samedi, dans une réaction commune, qu'ils supposaient que les gestionnaires d'actifs, reconnus par la FSMA, respectaient la législation. "A aucun moment, nous n'avons eu des indications d'investissements dans des activités controversées comme le trafic d'armes", assurent-ils.
Les investissements de Publipart se font sur propositions de spécialistes financiers, expliquent les deux échevins, ajoutant que ceux-ci se font auprès de fonds de gestionnaires d'actifs belges reconnus. Les deux hommes mis en cause rappellent que le conseil communal de Gand avait décidé, au début de l'actuelle législature, de démarrer des négociations en vue de sortir du capital de Publilec. "Il s'agit d'un dossier très important pour la ville", précise Christophe Peeters. "En 2015, nous avons déjà pu, après d'âpres négociations avec d'autres actionnaires, réaliser une recette de 9,9 millions d'euros pour la Ville de Gand. La valeur des parts restantes est estimée à 43,4 millions d'euros. Tom et moi continuons à travailler dur afin d'également récupérer ce montant. Il est inscrit à titre de recettes dans notre budget, pour des investissements dans des écoles, des routes ou des parcs", détaille-t-il.
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