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La FGTB a rejeté l'accord interprofessionnel: et si le syndicat socialiste avait finalement "tout perdu"?

 
 

Robert Vertenueil, président du syndicat socialiste, est entre le marteau et l'enclume. L'AIP va-t-il passer même sans son organisation, et dans quelle mesure ? A-t-il finalement "tout perdu" ?

Le comité fédéral de la FGTB a rejeté mardi, à 56% des voix, le projet d'accord interprofessionnel (AIP) 2019-2020. D'autres syndicats et les organisations patronales étaient pourtant tombés d'accord après les longues négociations. Le "blocage" de la FGTB aura des conséquences peut-être inattendues... En effet, ce matin, la FEB et la CSC vont demander au gouvernement d'appliquer l'AIP même si la FGTB n'est pas d'accord.

Fabrice Grosfilley: C'est ce qui va se passer ?

Robert Vertenueil: "Nous allons entendre. Nous sommes invités par le Premier ministre, flanqué du ministre de l'emploi et des affaires sociales. Je suppose qu'on va évoquer les différents scénarios alternatifs".

Le grand danger, c'est que le gouvernement dise qu'il va faire passer uniquement l'augmentation de salaire de 1,1%, ce qui ne vous plait pas, et laisser tomber tout le reste. Vous aurez alors tout perdu ?

"Je ne sais pas si on aura tout perdu. Mais le gouvernement confirmera qu'il ne veut pas entendre la voix de ceux qui expliquent qu'il n'y a pas suffisamment de pouvoir d'achat. Vous savez, indépendamment de l'accord, par rapport au pouvoir d'achat et à la loi de 1996 (qui limite l'augmentation des salaires), il n'y a pas un papier à cigarette entre les trois organisations syndicales".

Que répondez-vous à ceux qui disent que la FGTB est juste en train de préparer les élections sociales, en montrant les biceps ; et qu'elle fait de la politique en voulant dénoncer le bilan du gouvernement Michel?

"Sur les élections sociales, ceux qui étaient partisans de l'AIP chez moi m'ont dit exactement le contraire dans mon comité, et qu'en refusant l'AIP, j'allais donner l'occasion à la CSC de se présenter comme étant les meilleurs, les plus grands, les plus forts. Vous savez, quand on veut critiquer, on peut toujours critiquer. Moi, je ne me permets pas de juger ce que les autres syndicats font. J'ai du respect pour eux et ils en ont pour moi. Pour ce qui concerne la question politique, j'entends à longueur d'année que nous serions le bras de fer (sic) du PS, ou du PTB. Mais notre organisation syndicale est indépendante, elle dit ce qu'elle a à dire, que ça plaise ou non aux politiques".


 

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