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L'ancienne ministre de l'Environnement défend la prolongation des réacteurs nucléaires: "Il faut que ce soit plus que deux centrales"

 
 

Marie-Christine Marghem était l'invitée de Fabrice Grosfilley sur Bel RTL à 7h50. L'ancienne ministre de l'Environnement, aujourd'hui députée, est venue défendre son point de vue sur la question de la prolongation des réacteurs nucléaires belges, en marge du conseil des ministres qui a lieu aujourd'hui sur le sujet.

Un Conseil des ministres restreint aura lieu ce vendredi matin pour décider, ou non, de la prolongation des réacteurs nucléaires en Belgique. Le gouvernement avait déjà presque tranché sur leur arrêt définitif en 2025, mais la crise ukrainienne et la hausse des prix de l'énergie vient changer la donne.

La députée et ancienne ministre fédérale de l'environnement, Marie-Christine Marghem (MR), était l'invitée de Bel RTL à 7h50. En accord avec son parti, elle défend cette prolongation : "Nous sommes au créneau depuis des semaines et des mois parce que nous estimons que dans l'intérêt de la population belge, il y a lieu de prolonger plusieurs réacteurs".

Parmi les questions de débats, il y a le nombre de réacteurs à prolonger. Les écologistes prônent plutôt deux, mais Marie-Christine Marghem ne pense pas que ce soit assez: "Je suis le rapport de la CREG, et effectivement, je demande la prolongation de quatre centrales nucléaires dans cette proposition de loi". La prolongation de deux réacteurs (Tihange 3 et Doel 4) jusqu’en 2035 permettrait la production annuelle de 2GigaWatt. Mais devrait être accompagnée de la construction de deux centrales à gaz (turbine vapeur), pour assurer une production suffisante d’électricité.

Les réacteurs nucléaires belges sont-ils trop vieux ?

L'ancienne ministre est catégorique : "Non. On dit toujours ça, mais on se trompe.", les réacteurs belges, qui ont cinquante ans, ne sont, selon elle, pas trop vieux, et ne comportent aucun danger. "Les centrales ont reçu au début de leurs mises en service une possibilité d'exploitation à durée illimitée et tous les dix ans ont revoit complètement l'infrastructure et on la met à niveau" justifie Marie-Christine Marghem. "Il n'y a aucun standard international, ou étude scientifique, qui dit qu'une centrale nucléaire est vieille à partir d'un certain âge. Donc en réalité la loi de 2003 est idiote depuis le début, parce qu'elle a confondu la durée de vie de nos centrales avec la durée d'exploitation".

Qu'en est-il des micro fissures, l'un des arguments majeurs dans la question de l'arrêt des réacteurs ? "Ces histoires de fissures, franchement, il faut couper les ailes à un canard une bonne fois pour toutes" a-t-elle dit spontanément. "On les a arrêtées pendant deux ans, on les a examinés en long, en large, et en travers, avec des experts internationaux qui ont challengé nos experts, et on a décidé de les remettre en route. Il n'y a aucun problème".

Comment convaincre Engie ?

La réaction d’Engie reste une inconnue majeure dans ce dossier. L’énergéticien avait en effet demandé une réponse définitive sur l’avenir du nucléaire, estimant que ce genre de décision réclame 5 ans de mise en place. Un facteur qui n'inquiète pas particulièrement Marie-Christine Marghem : "J'ai dit, été répété, qu'une entreprise de cette taille de se fâchait pas avec un État. À partir du moment où le gouvernement va demander, et lancer un signal clair, la prolongation de centrale nucléaire, il y aura des négociations. Au terme de celles-ci, je suis convaincue qu'Engie ferra concrètement cette prolongation".

Le groupe Engie finira-t-il par accepter un consensus, avec à la clé des garanties financières ? "Une négociation, c'est la rencontre d'intérêts croisés. L'intérêt du pays c'est d'avoir suffisamment d'énergie, l'intérêt d'Engie, c'est de répondre à cette demande, mais d'avoir la contrepartie"


 

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