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Jean-Claude Marcourt démissionne du Parlement wallon: "On l'avait cru insubmersible, mais cette vague a été plus rapide"

  • Démissionnaire, Jean-Claude Marcourt ne reconnaît aucun faute

  • Démission de Jean-Claude Marcourt: sur Bel RTL, le député a évoqué son avenir

 
 
 

Le président du Parlement wallon Jean-Claude Marcourt a précisé mardi qu'il démissionnerait de son poste dès que la transition aura été réalisée, une transition nécessaire pour ne pas bloquer les activités de l'assemblée alors que se profile la semaine parlementaire des votes du budget 2023 de la Région.

"Nous allons organiser la transition, mais dès qu'elle sera faite, je démissionnerai de mon poste de président", a confirmé M. Marcourt (PS) sur les ondes de Bel-RTL. "Je dois voir avec la greffière les conditions dans lesquelles on peut assurer la continuité du parlement, et organiser les réunions qui doivent avoir lieu la semaine prochaine. Il ne faudrait pas qu'on mette un blocage, ou de la cacophonie, car on vote le budget 2023 la semaine prochaine".

>Jean-Claude Marcourt annonce sa démission mais ne reconnait "aucune faute, ni personnelle, ni collective" sur RTL info

Jean-Claude Marcourt a annoncé lundi sa prochaine démission pour autant que l'ensemble du Bureau du Parlement de Wallonie fasse aussi un pas de côté. Sophie Pécriaux (PS) avait devancé cette annonce dès vendredi, tandis que Manu Disabato (Ecolo) l'a suivie, non sans avoir au préalable posé un ultimatum à M. Marcourt. Les membres MR, Jacqueline Galant et Sybille de Coster-Bauchau, devraient faire de même aux termes de la communication de leur président de parti qui évoquait lundi soir un renouvellement du Bureau, mais aucune confirmation officielle n'était apportée au siège du parti. M. Marcourt justifie la démission du Bureau du Parlement par l'émotion suscitée. "J'ai constaté que nous avions totalement quitté la raison pour l'émotion, et que le jeu de positionnement des partis nuisait à l'institution. Pour ramener de la sérénité, il valait mieux que le Bureau s'en aille". Il rejette toute faute personnelle ou collective.

Que retenir de son interview sur les ondes de Bel-RTL? Notre journaliste politique Antonio Solimando a livré son analyse dans le RTL INFO 13H. "Sur le fond, il n'assume pas de faute, et en découle une sorte de sentiment d'injustice. Il n'a visiblement pas pris la mesure du séisme qui avait entouré cette affaire. Il ne plaide pas coupable puisqu'il ne reconnaît pas d'erreur. Mais il n'assume pas non plus de responsabilités. Dans ce cadre-là, il rejette la faute sur ces prédécesseurs. Or, comme président du Parlement, il ne devrait se sentir responsable puisqu'il y a un contrôle par rapport au greffier, par rapport aux différentes dépenses qui étaient engagées et aux différents privilèges. Certes, Jean-Claude Marcourt n'a pas validé ces privilèges, mais en tant que président du Parlement, il en était directement responsable. A la suite de ce séisme, on l'a senti touché émotionnellement. On le connaît un peu boxeur, et ici, il était plutôt KO. Il y avait du trémolo dans sa voix. Dans le passé, on sait qu'il a résisté à des tempêtes beaucoup plus importantes. On pense à l'affaire Publifin, où sa relation avec Stéphane Moreau l'a pénalisé pendant des années. Ici la vague était beaucoup moins forte. On l'avait cru insubmersible, mais cette vague a été plus rapide et elle l'a emporté."

Jean-Claude Marcourt a terminé son interview par cette phrase: "J'ai démissionné. Je vais donc maintenant pouvoir l'ouvrir..."
Ce sont des menaces? Contre qui? 

"C'est l'amertume vis-à-vis de la direction de son parti, le PS", indique Antonio Solimando. "Il ne nous l'a pas dit textuellement, mais formellement, on comprend qu'il ne s'est pas suffisamment senti soutenu dans cette affaire. Il y a eu un changement de pied du président du PS en 24h, entre jeudi et vendredi. Il le couvrait et puis il a appelé à la démission. C'est probablement dans ce cadre-là, qu'il est maintenant libre, et qu'il est un "simple député", il va pouvoir retrouver sa liberté de ton. C'est un peu comme ça qu'il faut le comprendre. La suite de la carrière de Jean-Claude Marcourt est clairement posée. Le rôle de député, c'est la première fois qu'il va l'assumer. La suite de sa carrière, après les vacances parlementaires, va clairement se poser." 


 

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